Tel est pris qui croyait prendre, serait-on tenté de dire. En effet, si la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) accède à la requête des avocats de l’Etat du Sénégal, en lieu et place des 225 milliards FCFA (343 millions euros) qu’il réclamait en guise de dommages et intérêts, Karim Wade sera obligé de débourser la rondelette somme de 150 millions FCFA (229 mille euros) pour les même motifs de réparation.
(De notre correspondant)
Les avocats de Karim Wade avaient saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à travers une « Requête aux fins d’admission de moyens nouveaux, conformément à l’article 37-2 du règlement de la Cour de justice de la Cedeao, complémentaire à la requête principale ». Et avaient rallongé leurs dommages et intérêts jusqu’à 225 milliards FCFA (343 millions euros). La plainte déposée sur la table de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest devait être examinée le vendredi dernier. Mes Ciré Clédor Ly, Demba Ciré Bathily et Seydou Diagne, avocats de Karim Wade, devaient faire face à l’armada déployée par l’Etat du Sénégal pour défendre ses intérêts.
Mes Khaly Niang, Papa Moussa Félix Sow et Simon Ndiaye ainsi que l’agent judiciaire de l’Etat, Mafall Fall, avaient des arguments nécessaires pour enfoncer le fils d’Abdoulaye Wade. En effet, contre toute attente, les conseils de l’Etat ont estimé vendredi, devant les membres de le Cour de justice, que Karim Wade a intenté une procédure abusive. Mieux, les avocats de l’Etat réclament au fils de l’ancien président de la République du Sénégal une somme de 150 millions FCFA (229 mille euros) en guise de dommages et intérêts. En réalité, ce qui a conforté les avocats de l’Etat, c’est le fait que les avocats de Karim Wade, au cours de l’audience, aient reconnu que leur référé était sans objet. Alors qu’ils demandaient même la suspension du Sénégal des instances de la Cedeao. Sur les ondes de la RFM (radio privée), les avocats de Karim Wade ont précisé samedi qu’ils avaient « saisi la Cour de justice de la Cedeao dans un contexte bien déterminé. À cette époque, notre client n’était pas encore dans les liens de la détention. Il y a avait de ce fait violation de son droit à la libre circulation, avec l’interdiction de sortie du territoire sénégalais, alors que la Cour de justice de la Cedeao avait bien précisé que le rôle de poursuite incombait la Haute Cour de justice ».
Les avocats de Karim Wade ayant reconnu que leur référé est sans objet et l’Etat du Sénégal réclame 150 millions FCFA à l’ancien ministre d’Etat, ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures. La Cour de justice de la Cedeao a pris acte et compte rendre son verdict au plus tard le 15 juillet prochain.