L’armée sénégalaise revendique la prise de bases rebelles en Casamance. Hier mardi, les autorités militaires ont indiqué avoir récupéré des armes, lors d’une offensive lancée fin janvier avec le soutien de la Guinée-Bissau. Des cantonnements appartenant au Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont été capturés après des tirs d’artillerie et un assaut terrestre.
Depuis fin janvier, l’armée sénégalaise a lancé une opération contre les combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). Ces interventions militaires constituent une nouvelle étape dans ce conflit qui a vu le jour depuis les années 1980, entre l’Etat sénégalais et les rebelles armés qui revendiquent l’indépendance de la Casamance (sud du Sénégal), bordée par la Gambie, au Nord, et la Guinée-Bissau, au sud.
Après plusieurs jours de silence, l’armée a officiellement confirmé, hier mardi, avoir ravi trois « bases » aux rebelles indépendantistes et saisi des mortiers, des lance-roquettes, des fusils et motos, lors d’une offensive lancée, fin janvier. Mais, aucun bilan fiable n’est disponible sur d’éventuelles pertes en vies humaines, de part et d’autre. Les officiers sénégalais n’ont pas dit non plus combien de temps l’opération, lancée le 26 janvier, durerait encore.
Après des années de situation de « ni guerre ni paix », dans cette région fertile et enclavée, l’opération a été déclenchée à la suite « d’exactions » commises contre les populations par les rebelles, ont indiqué les officiers de l’armée sénégalaise.
Depuis 1982, le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC) mène une rébellion armée dans cette région du sud du Sénégal. Des tractations de paix avaient été relancées après l’arrivée au pouvoir, en 2012, du Président Macky Sall. Celles-ci n’avaient pas abouti à un accord pour mettre un terme à un conflit qui a fait des milliers de victimes civiles et militaires, et poussé de nombreux habitants à fuir.
Début 2018, 14 hommes ont été tués près de Ziguinchor, l’armée sénégalaise ayant, depuis, interpellé une vingtaine de suspects, qui attendent toujours d’être jugés. À noter que la Guinée-Bissau a longtemps été accusée de servir de base arrière aux rebelles, voire de leur procurer des armes. Avec l’accès à la Présidence de la Guinée-Bissau, en 2020, d’un allié du Président sénégalais Macky Sall, Umaro Sissoco Embalo notamment, les choses semblent se compliquer pour les rebelles.