Sénégal : Karim Wade en prison pour encore 6 mois


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Outre les six-cent quatre vingt quatorze (694) milliards FCFA, Karim Wade devra justifier 99 autres milliards FCFA. Il a été à nouveau mis en demeure ce vendredi par le Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Son avocat Me Amadou Sall soupçonne des « manœuvres criminelles » pour maintenir le fils aîné de l’ex-Président, Abdoulaye Wade, en prison.

Le dossier de Karim Wade se corse comme nous l’avions annoncé le jeudi dernier, car les commissions rogatoires qui ont été envoyées à l’étranger, sont revenues avec un montant de 99 milliards FCFA, fruit de mouvements bancaires de sociétés supposées lui appartenir, à la Julius Baër Bank de Monaco. Une nouvelle mise en demeure lui a été ainsi servie pour justifier l’origine licite de ces biens. S’il fournit des explications qui ne convainquent pas, le Procureur spécial près la Cour de répression de l’enrichissement illicite, Alioune Ndao, va saisir la Commission d’instructions pour une nouvelle inculpation suivie d’un mandat de dépôt, après avoir passé six mois en prison pour les mêmes motifs. Un délai de 6 mois, lui a été servi, pour permettre à la Commission d’instructions de mieux mener son instruction.

8 au lieu de 99 milliards FCFA

Me Amadou Sall, soutient que les documents consultés, disculpent totalement Karim Wade et confirment tout ce qui a été dit jusqu’à présent sur l’incapacité du Procureur spécial de soutenir l’accusation. « Aucun sou n’a atterri dans les comptes supposés appartenir à Karim Wade. Le solde des différents comptes bancaires concernés est chiffré à 8 milliards FCFA au lieu de 99 milliards FCFA. Il n’y a aucune opération financière, comptable ou autre entre les comptes des personnes ou sociétés incriminées et un compte de Karim Wade. Aucune des sociétés visées n’a enregistré d’opération en paiement avec l’Etat du Sénégal ou un de ses démembrements. En conséquence, il ne s’agit donc pas d’argent public », révèle Me Sall, un des avocats de la défense. Se voulant plus explicite, Me Amadou Sall précise que son client ne bénéficie que d’un compte de placement connu du Procureur spécial et des autorités étatiques, depuis le début des enquêtes préliminaires. Ledit compte, poursuit-il, alimenté par un don provenant du Palais royal d’un Etat du Golfe, n’a d’ailleurs enregistré aucun mouvement depuis son ouverture, le 9 juillet 2003. Par conséquent, fulmine-t-il, il n’y a pas d’argent public détourné, encore moins, de sommes colossales placées à l’étranger.

Détention illégale

Selon Me Clédor Ly, son client a été extrait illégalement de sa cellule de prison par le Procureur spécial pour, ensemble, consulter avec lui des dossiers. « Un acte illégal. Le parquet spécial, en l’occurrence, le Procureur spécial, Aliou Ndao, serait en train de manœuvrer pour prolonger le maintien en détention de Karim Wade au-delà de la durée légale de 6 mois impartis à la Commission d’instruction de la Cour de répression de l’enrichissement illicite, au vu de la nouvelle mise en demeure dont les éléments lui ont été communiqués. Celle-ci est tout à fait contraire aux dispositions actuelles de la loi qui limitent les prérogatives du Procureur spécial à l’enquête préliminaire dont il est le maître ».

Toutefois, ses avocats exigent toujours l’exécution des arrêts de la Cour de la CEDEAO et l’application des dispositions de l’article 101 de la Constitution qui consacre la compétence de la Haute cour de justice. L’ancien ministre d’Etat, Karim Wade est arrêté depuis le 17 avril dernier, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis.

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