Sénégal : interrogations autour de la mort d’Abdou Elinkine Diatta du MFDC


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Abdou Elinkine Diatta
Abdou Elinkine Diatta

La mort d’Abdou Elinkine Diatta, Secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) suscite beaucoup d’interrogations au Sénégal, d’autant plus que les deux tueurs sont toujours non identifiés. Il s’y ajoute des questionnements sur l’avenir du mouvement irrédentiste

L’attaque de Mlomp, à une quarantaine de kilomètres de Ziguinchor, capitale de la région méridionale du Sénégal, qui a emporté Abdou Elinkine Diatta, Secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), a fait au total trois morts. Sur les circonstances de l’attaque, le directeur de la Communication de l’Armée sénégalaise affirme que le défunt assistait à une cérémonie d’intronisation d’un roi traditionnel à Mlomp, quand des hommes armés sont arrivés à bord d’une moto. C’est aux environs de 9 heures, précise une source, que les assaillants ont fait irruption sur les lieux de la cérémonie, armés de fusils Ak47, pour ouvrir le feu sur la foule. Cette mort inattendue d’Abdou Elinkine Diatta suscite beaucoup d’interrogations dont les réponses seront peut-être données par l’enquête qui a été ouverte.

Pour l’heure, les hommes armés, et qui seraient au nombre de deux, qui ont perpétré le crime, restent introuvables. Et au-delà de la problématique de l’élucidation de cette situation, se pose également des questionnements sur l’avenir du MFCD. Lequel mouvement est né en 1982, suite à la répression d’une manifestation à Ziguinchor. Cet incident marque le début d’un long conflit sanglant qui a fait un très grand nombre de victimes. Il y a eu plusieurs cessez-le-feu, mais chaque fois, la braise se réveillait et causait d’innombrables dégâts. Mais depuis quelques années, une accalmie est notée sur le terrain. C’est parce qu’avec l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir en 2012, des tractations pour la paix sont devenues monnaie courante. Et ces initiatives entrent en droite ligne de la promesse du Président Macky Sall, de faire de la paix définitive en Casamance, l’une de ses priorités.

Cette attaque meurtrière de Mlomp aura-t-elle une incidence sur cette accalmie ? Difficile pour le moment de répondre avec précision à cette question. Toujours est-il que le MFDC est, plus que jamais affaibli. L’abbé Augustin Diamacoune Senghor est le premier dirigeant du MFDC et il est mortvà l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris (France) le 13 janvier 2007. Il est remplacé par son porte-parole Abdou Elinkine Diatta, qui s’est autoproclamé Secrétaire général du MFDC. Mais il s’est toujours présenté dans les habits d’Apôtre de la paix. « Sous mon magistère, les va-t-en guerre n’ont plus leur place en Casamance. Je vais lutter pour cela. Ce sera difficile, mais je pense que je vais y arriver, parce que j’ai déjà fait le maximum. Tout le monde a travaillé pour ce retour de la paix. On ne laissera personne enflammer la Casamance », avait-t-il promis dans les colonnes d’un média de la place, qui rendait compte de l’Assemblée générale du MFDC des 3 et 4 mars 2017.

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