Sénégal : Human Rights Watch accuse, l’État se défend devant l’ONU


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Aïssata Tall Sall, ministre sénégalaise de la Justice
Aïssata Tall Sall, ministre sénégalaise de la Justice

Human Rights Watch a dénoncé la répression exercée au Sénégal contre l’opposition, les médias et la société civile. Des accusations que réfute l’État sénégalais, à travers son ministère de la Justice.

Dans un rapport publié, hier lundi, un mois avant Présidentielle du 25 février, Human Rights Watch accuse l’Etat sénégalais. « Les autorités sénégalaises répriment l’opposition, les médias et la société civile à l’approche des élections générales qui doivent se tenir le 25 février 2024 », a déploré HRW dans son document distribué à la presse dont Afrik.com a eu copie.

« Vague d’arrestations d’opposants politiques »

« Cette répression a commencé en 2021 dans le contexte des procédures judiciaires concernant l’éminent leader de l’opposition Ousmane Sonko et de préoccupations suscitées par l’éventualité d’un troisième mandat du président Macky Sall, mais il y a eu une vague d’arrestations d’opposants politiques et de dissidents au cours des derniers mois », rapporte HRW. Dans son rapport, Human Rights Watch va plus loin, évoquant « des vagues d’arrestations ».

Elle relève que ces interpellations « ont commencé en 2021 à la suite de manifestations violentes liées à des procédures judiciaires concernant Ousmane Sonko et à la perspective d’un possible troisième mandat du président Macky Sall. Les forces de sécurité ont ciblé des dirigeants, des membres et des partisans du parti d’Ousmane Sonko… Près de 1 000 membres et militants de l’opposition ont été arrêtés dans tout le pays depuis mars 2021 », déclare HRW.

Restriction d’internet et des réseaux sociaux

L’ONG rappelle que « Sonko a été plus récemment arrêté le 28 juillet pour incitation à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, provocation de troubles politiques graves et association de malfaiteurs, entre autres. Bassirou Diomaye Faye, Secrétaire général du PASTEF, est en détention depuis le 14 avril ». HRW précise que ce dernier doit « répondre de chefs d’accusation similaires à la suite d’un message critiquant les magistrats ».

HRW relève, par ailleurs, pour le déplorer les mauvais traitements subis par des prisonniers. L’ONG évoque les interdictions de manifestations, l’arrestation qu’elle juge « arbitraire » de dizaines de journalistes, la suspension de médias et les restrictions de l’accès à l’internet mobile ainsi qu’aux réseaux sociaux. Une forme de violente répression que dénonce Human Rights Watch.

Exprimer librement leurs opinions

Ce qui faire dire à Ilaria Allegrozzi que « la promesse du président Macky Sall d’organiser des élections libres et équitables est en contradiction avec le fait que les autorités remplissent les prisons de centaines d’opposants politiques depuis trois ans ». Selon la chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, « les autorités devraient s’assurer que tous les Sénégalais sont en mesure d’exprimer librement leurs opinions et d’exercer leur droit de vote de manière équitable et pacifique ».

« Les autorités devraient enquêter de manière efficace sur toutes les violences commises par les forces de sécurité, libérer les personnes détenues arbitrairement. Y compris pour des raisons politiques, et garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, essentiels à des élections véritablement libres et équitables », poursuit le rapport. Une sortie qui n’est pas du goût du gouvernement sénégalais.

La Présidentielle sera « organisée dans la paix »

Depuis Genève, devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, la ministre sénégalaise de la Justice, Aïssata Tall Sall, a tenté de démentir les accusations de HRW. « Toutes les libertés politiques et d’opinion sont reconnues, acceptées et exercées au Sénégal ». Non sans donner des garanties que la Présidentielle sera « organisée dans la paix, dans la stabilité et dans le respect des principes républicains et démocratiques ».

La ministre de la Justice s’est exprimée lundi à Genève devant le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU à l’occasion d’un examen périodique de la situation dans le pays. Sans évoquer le rapport de HRW, elle a assuré que « Le Sénégal est un pays de droits, un pays de libertés, où toutes les libertés sont exercées sans entraves », a poursuivi la ministre, à l’occasion d’un examen périodique de la situation dans le pays.

« Toutes les responsabilités seront situées »

Selon les assurances de Me Aïssata Tall Sall, « seules 1,5% des manifestations sont interdites » dans le pays, seulement pour risque de trouble à l’ordre public. L’officiel a insisté sur l’indépendance des tribunaux. Elle a en outre assuré que « l’usage de la force est réprimé totalement, et judiciairement réprimé ». Revenant sur les violences suite à l’arrestation, en juin d’Ousmane Sonko, elle met en garde que « toutes les responsabilités seront situées » et tous les « fauteurs seront sanctionnés conformément à la loi ».

Quant à la menace sur les journalistes, la ministre de le Justice déclare qu’aucun journaliste n’a été poursuivi et condamné pour avoir exprimé son opinion. Selon elle, les hommes ou femmes de média qui été inquiétés l’ont été « pour des faits de droit commun ».

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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