Au Sénégal depuis 1990 (23 ans), l’ancien président tchadien, Hissène Habré, a été cueilli chez lui dimanche matin et placé en garde-à-vue par les éléments de la Brigade d’intervention Polyvalente (BIP). Il a été présenté devant le juge ce mardi 2 juillet. Habré est inculpé pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et tortures. Il a été aussitôt placé sous mandat de dépôt.
De notre correspondant à Dakar
Après s’être réfugié 23 ans au Sénégal, l’ancien dictateur accusé de crimes de guerre contre l’humanité et tortures a été inculpé et placé sous mandat de dépôt ce mardi.
Tout est parti très vite entre dimanche matin et mardi. En effet, il y a deux jours, Hissène Habré recevait dans sa maison aux Mamelles, chez sa seconde épouse, un courrier de la Chambre d’accusation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il s’agissait d’un mandat d’arrêt. Pour éviter que Hissène Habré, surpris chez lui, ne se donne la mort, les agents des forces de l’ordre n’ont pas accédé à sa requête de laisser l’ancien Président du Tchad d’aller se changer dans sa chambre. En effet, l’ancien Président tchadien avait menacé de se suicider au cas où les forces de l’ordre tenteraient de l’arrêter. Ce qui a été évité de justesse par les limiers.
« Habré détenait chez lui des armes de guerre »
Habré sera conduit manu-militari au Commissariat du Port où il passe la nuit. Le lundi 1er juillet, le Procureur général près les Chambres africaines a tenu un point de presse pour éclairer l’opinion nationale et internationale sur l’arrestation de l’ancien Président tchadien. Il a en profité pour faire une révélation de taille : « on a eu des révélations comme quoi Hissène Habré détenait chez lui un armement lourd et des armes de guerre ». Ce qui justifiait la vingtaine d’éléments des forces de l’ordre, encagoulés et armés jusqu’aux dents déployés pour son arrestation musclée qui, faut-il le rappeler, n’a fait aucune victime.
130 millions FCFA pour réfectionner la prison
Ce mardi matin, à la fin de la garde-à-vue de 48 heures, l’ancien Président du Tchad a été présenté devant le juge qui lui a délivré un mandat de dépôt le conduisant en prison. Il appartient dès lors au juge de décider de son lieu d’incarcération. Mais l’on sait déjà que le Sénégal avait demandé la réfection de la prison du Cap Manuel pour y accueillir les détenus impliqués dans le procès de l’affaire Hissène Habré. Et qu’une somme de 130 millions FCFA (200 mille euros) est prévue à cet effet et les travaux e réfection sont en cours. L’Observateur précise qu’un accord a été signé entre le Sénégal et l’Union africaine et qui stipule que « toute mesure de détention ordonnée par les Chambres africaines extraordinaires sera exécutée au sein des établissements pénitentiaires du Sénégal ».