Sénégal : forte mobilisation pour le oui au référendum


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Drapeau du Sénégal
Drapeau du Sénégal

La réforme de la constitution promise par le président Wade et soumise à référendum ce week-end, ne devait pas passionner les électeurs. Prévision démentie, avec un taux de retrait des cartes d’électeurs dépassant la barre des 60%. Comme si les Sénégalais – et surtout les Sénégalaises – se montraient sensibles aux – réelles – avancées constitutionnelles initiées par Me Wade.

Le résultat du référendum sur la réforme de la constitution qui a lieu ce week-end n’est une surprise pour personne. A l’exception de quelques petites formations, la plupart des partis sénégalais, opposition comprise, ont appelé à voter  » oui « .

Dans un climat marqué par l’absence totale de suspense, la véritable surprise au moment où nous écrivons ces lignes, réside dans le taux de participation des électeurs sénégalais. Selon les derniers chiffres en notre possession (et qui datent de vendredi soir), le taux de retrait des cartes d’électeurs dépasserait les 60%. Un très bon chiffre pour le Sénégal, et pour l’Afrique en général, où l’abstention bat tous les records.

A court terme, la nouvelle Constitution permettra au président Abdoulaye Wade, de dissoudre l’Assemblée nationale toujours dominée par l’ancienne formation majoritaire, le Parti Socialiste (PS), quelques neuf mois après l’élection de l’actuel chef de l’Etat. Mais d’autres changements interviendront avec l’acceptation de cette nouvelle Loi fondamentale qui consiste, selon l’opposition, en un simple toilettage de la constitution de 1963.

Un statut pour l’opposition

La raison de cette étrange mobilisation des Sénégalais (démentant les pronostics des spécialistes, unanimes à affirmer que ces scrutins ne passionneraient pas les foules), est peut-être à chercher dans ces modifications constitutionnelles, moins minimes qu’il n’y paraît – ou que ne voudrait le faire croire l’opposition. Outre, la disparition du sénat et la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, Me Wade fait montre d’une certaine audace dans une série d’innovations soumises à l’approbation de ses concitoyens : afin d’ancrer le Sénégal dans le multipartisme, le gouvernement propose de donner un véritable statut à l’opposition. Les femmes pourront posséder la terre. Le président de la république devra obligatoirement faire une déclaration de patrimoine.

Sans basculer dans le régime parlementaire, la nouvelle Constitution en instille des principes forts dans une Loi fondamentale héritée du régime présidentiel pur et du parti unique qui concentrait tous les pouvoirs entre les mains du président de la République.

Me Wade prétend ainsi conjuguer les attentes des Sénégalais avec ses promesses de campagnes, nettement en faveur d’un régime parlementaire. Les Sénégalais, a-t-il affirmé à la télévision nationale ne veulent pas d’un  » régime parlementaire pur « , réduisant la fonction présidentielle à un rôle symbolique. C’est pourtant – entre autre – sur cette proposition que Me Wade a été élu au printemps dernier. Entre temps, le candidat est devenu président.

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