Le leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, interpellé depuis mercredi, pour « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée », sera entendu lundi, pour « viol et menaces de mort ». Selon ses avocats, une nouvelle demande de levée de son immunité parlementaire a été émise.
Après un mandat à comparaître, le doyen des juges, au bout de deux heures, a émis un autre mandat, celui d’amener Ousmane Sonko, au tribunal de Dakar, pour répondre des faits de viol à l’encontre de la dame Adji Sarr. Le doyen des juges du premier Cabinet a voulu entendre l’opposant, en l’absence de ses avocats. Il aura fallu un rappel à l’ordre du Bâtonnier pour que les avocats soient autorisés à accéder dans le bureau du juge du premier Cabinet pour assister leur client, Ousmane Sonko, a détaillé Me Ousmane Thiam, membre du Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal, qui a donné des garanties que « lundi, les avocats assisteront leur client ».
Interpellé mercredi, Mermoz, alors qu’il devait se rendre à une convocation du juge du 8ème Cabinet, dans le cadre de l’affaire de viol dont il est accusé, Ousmane Sonko a passé deux nuits à la section recherche de la gendarmerie, d’où il a été exfiltré, ce vendredi matin, très tôt, à l’insu de ses avocats, qui ce matin, ont clairement indiqué avoir perdu toute trace de leur client. C’est en fin de matinée que les avocats du leader de PASTEF ont eu de ses nouvelles, leur client étant conduit au Palais de justice Lat-Dior, à Dakar.
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Ousmane Sonko est poursuivi pour dans dossiers, selon Me Tall, membre du pool d’avocat de l’opposant : « viol et menace de mort », « appel à l’insurrection », « troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée ». Me Tall a par ailleurs évoqué une nouvelle demande de levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. Nouvelle, en ce sens que le leader de PASTEF avait déjà vu son immunité parlementaire levée, ce qui lui a valu d’être convoqué, mercredi, par le juge d’instruction du 8ème Cabinet, qui s’est d’ailleurs dessaisi du dossier.
Lequel dossier, qui évoquait le cas de « viol » dont la masseuse de l’agence Sweet Beaté, Adji Sarr, accuse le député Ousmane Sonko, a été donc transmis au juge du 1er Cabinet, Samba Sall, corsé par de nouvelles charges, « appel à l’insurrection », comme vient de le souligner Me Tall, membre du pool d’avocats du leader de PASTEF.
A rappeler que l’arrestation d’Ousmane Sonko a déclenché des vagues de violences au Sénégal. Hier jeudi, deux personnes ont perdu la vie au cours d’affrontements avec les éléments des forces de sécurité. Des magasins, notamment ceux du géant français Auchan, des stations-service, ont fait l’objet de saccages, de vandalisme et de pillages. Malgré tous ces dégâts, le Président du Sénégal Macky Sall, s’est emmuré dans un silence.
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