Alors que le Sénégal s’apprête à organiser des législatives anticipées, la campagne, lancée le 28 octobre, est déjà marquée par des tensions. Barthélémy Dias, maire de Dakar et tête de liste de la coalition « Samm Sa Kaddù », a rapidement accusé le Pastef. Il reproche au parti au pouvoir de susciter des violences pour déstabiliser ses opposants.
Dans ce climat tendu, où chaque siège parlementaire est convoité, les accusations fusent et les actes de violence se multiplient.
Une campagne sous tension
Le Sénégal est en pleine campagne pour les élections législatives prévues le 17 novembre prochain. Les 165 sièges parlementaires en jeu représentent des enjeux politiques capitaux pour les principaux partis. Le Pastef, actuellement au pouvoir, vise une majorité qualifiée des trois cinquièmes pour renforcer son pouvoir exécutif. Lancée dans un contexte économique tendu, cette campagne ravive des tensions sociales. Celles-ci se manifestent par des violences à Dakar.
Incendie au siège de Taxawu Sénégal
Le 28 octobre, dans la nuit, un incendie s’est déclaré au siège de Taxawu Sénégal, une des principales formations de la coalition « Samm Sa Kaddù ». Barthélémy Dias, qui a organisé une conférence de presse pour dénoncer cet acte, l’attribution aux provocations du Pastef. Il considère cet incident comme une manœuvre destinée à intimider ses partisans et à perturber sa campagne. Bien que l’incendie n’ait causé ni blessés ni pertes humaines, Dias s’inquiète de l’escalade de la violence.
Dias dénonce une stratégie de pression politique
Selon Barthélémy Dias, les dirigeants du Pastef, « ayant perdu leurs moyens« , recourent à une stratégie de pression et de provocations pour décourager leurs rivaux. Selon lui, cette posture témoignerait d’un aveu de faiblesse. Le parti au pouvoir chercherait à consolider sa position au Parlement. Abass Fall, tête de liste Pastef à Dakar, a tenu des propositions incendiaires incitant ses militants à une « résistance vigoureuse« . Ce discours aurait, selon Dias, alimenté un climat de défiance et de violence dans la capitale.
Des enjeux décisifs pour le Pastef et l’opposition
Les élections législatives anticipées représentent une épreuve capitale pour le Pastef, qui souhaite consolider sa victoire présidentielle acquise avec 54% des voix il y a six mois. L’opposition, bien que fragmentée en plusieurs coalitions, voit dans ce scrutin une opportunité de cohabitation au Parlement. Elle espère ainsi freiner les réformes du gouvernement. Les grandes alliances d’opposition, comme « Takku Wallu« , « Jamm ak Jarim » et « Samm Sa Kaddù« , intensifient leur présence sur le terrain. Elles cherchent à maximiser le nombre de sièges remportés.
Des inquiétudes face à une montée des violences électorales
Alors que la campagne ne fait que commencer, l’incident du siège de Taxawu Sénégal est un premier signe d’une possible montée de la violence électorale. Dans ce contexte, Barthélémy Dias appelle à la responsabilité et met en garde contre une escalade qui pourrait ternir l’image de cette élection. Il exhorte le gouvernement et les acteurs politiques à veiller au respect des règles démocratiques, tout en affirmant que sa coalition ne cédera pas aux intimidations.