Des étudiants en grève de la faim pour protester contre leur exclusion des programmes de Master ; c’est l’actualité à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS). Après avoir épuisé les voies normales de recours, la Coordination nationale des étudiants de la promo 5 de l’UVS a décidé de faire feu de tout bois pour faire entendre sa cause.
Ça grogne dans le monde universitaire sénégalais. Depuis le mardi 30 novembre, en effet, 50 étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) ont entamé une grève de la faim. Ils protestent contre la décision des autorités de ladite université d’instaurer un « quota de sélection » d’étudiants titulaires d’une licence à autoriser à poursuivre leurs études en Master. Cette mesure dont la mise en œuvre constitue une première à l’UVS, première université publique numérique d’Afrique francophone et sixième université publique sénégalaise, créée le 23 septembre 2013, relève d’une « injustice criante ».
C’est du moins l’avis de la Coordination nationale des étudiants de la promo 5 de l’UVS qui estime que « cette sélection par quota va à l’encontre de la loi du 30 mars 2011 instaurant le système universitaire LMD. Cette loi stipule que l’étudiant doit valider 180 crédits pour obtenir le grade de Licence, et la validation de l’ensemble de ces crédits lui donne droit à accéder aux études de Master ». « Malgré ce droit, poursuivent les étudiants, l’administration de l’Université a introduit une disposition nouvelle qui n’existait pas pour les quatre promotions précédentes ».
En effet, sur les 2 000 étudiants ayant décroché leur Licence 3, l’année dernière, 800 se sont vu refuser l’accès au Master. Pis, « les critères de sélection ne sont pas transparents… Par exemple, certains étudiants qui ont obtenu les félicitations du jury n’ont pas été sélectionnés, et à l’inverse, certains qui ont validé leur année par rattrapage ont été sélectionnés », dénoncent les protestataires.
Le mutisme des autorités
Face à cette situation qu’elle juge inadmissible, la coordination nationale des étudiants de la promo 5 de l’UVS a entrepris, depuis le mois d’août, des démarches auprès des autorités compétentes. Des responsables de l’UVS aux autorités du ministère de l’Enseignement supérieur, en passant par le Préfet de Dakar, personne n’a cru devoir répondre aux sollicitations de ces étudiants qui ne savent plus à quel saint se vouer. C’est donc assaillis par le désespoir et le sentiment d’être victimes d’une grave injustice, et surtout mus par une farouche détermination à se faire entendre que 50 étudiants parmi les protestataires ont décidé de commencer une grève de la faim dans le foyer des jeunes devant l’Université.
Trois jours après le début de cette grève, l’état de santé de quatre des grévistes s’est dégradé, entraînant leur hospitalisation. Mais, la coordination reste mobilisée et décidée à obtenir gain de cause. Elle envisage même d’introduire un recours auprès de la Cour suprême du Sénégal, si nécessaire. En attendant, elle tiendra un point de presse, demain mardi 7 décembre 2021, à 12 heures, à Dakar, au Foyer des jeunes sis à Hamo 4, en face de l’UVS, pour prendre la communauté sénégalaise et même internationale à témoin. « Ce qui est nécessaire, c’est d’internationaliser la lutte, d’être soutenu et de faire connaître notre mouvement », ont martelé les étudiants.
Il faut préciser que dans cette lutte, ces étudiants bénéficient du soutien des associations de jeunesse de Dakar et de la Fédération nationale des parents d’élèves et étudiants.