Un des 11 membres du groupe dénommé Force spéciale interpellés en marge de la marche interdite de l’opposition, est décédé hier mercredi. François Mancabou était interné à l’hôpital Principal de Dakar.
Il faisait partie du groupe accusé de vouloir perpétrer des attaques et répondant au nom de «Force spéciale». Ils étaient onze individus arrêtés le 17 juin dernier, en marge de la marche de l’opposition. Depuis son interpellation, Mancabou n’a pas fait face au juge, puisqu’il a été admis à l’hôpital, le 25 juin, pour des soins suite à des blessures graves, lors de sa garde à vue. Il est décédé ce mercredi à 22 heures 40 minutes
Seydi Gassama d’Amnesty international n’a pas tardé à réagir, sur sa page Facebook exigeant «que toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort et surtout sur ce qui a pu se passer à la sûreté urbaine de Dakar où il était détenu». Surtout que l’avis de décès publié par les services de l’hôpital Principal de Dakar fait état d’une «mort accidentelle».
Selon des membres de sa famille, Mancabou aurait été «sauvagement torturé lors de sa garde à vue». Amnesty rappelle que «la torture est interdite en toutes circonstances» et met en garde que «si le dossier médical et l’autopsie révèlent qu’il a été torturé, les tortionnaires et l’Etat du Sénégal rendront compte». Pour sa part, Birahim Seck du Forum civil estime qu’il faut «impérativement une enquête indépendante et une autopsie sérieuse pour déterminer les causes de la mort de Mancabou».
François Mancabou et dix autres membres du groupe «Force spéciale» avaient été placés sous mandat de dépôt, le 29 juin dernier. Ils étaient poursuivis pour «complot contre l’autorité de l’Etat, actes de nature à occasionner des troubles à l’ordre public graves, association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste, détention et transport de produits et substances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste».
Lundi, l’évasion de l’un d’entre eux, Pape Mamadou Seck, avait été annoncée. Ce dernier avait été transféré au pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec pour des soins. La thèse de son évasion est rejetée par une partie de l’opposition. Certains se disent convaincus que M. Seck a été tué. Sa mort étant «masquée en évasion».
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