L’opposant sénégalais Ousmane Sonko sera finalement fixé sur son sort, le 17 novembre 2023. Mais, en attendant, il peut savourer une petite victoire.
La Cour de justice de la CEDEAO s’est penchée sur le dossier d’Ousmane Sonko, ce lundi, comme prévu. Deux décisions importantes ont été prises. D’abord, l’institution a débouté l’État du Sénégal dans l’une de ses requêtes. En effet, l’État sénégalais avait contesté, devant la Cour, la constitution d’avocats étrangers par Ousmane Sonko. Une telle requête visait particulièrement l’avocat franco-espagnol Juan Branco. Mais, la Cour de justice de la CEDEAO a tout simplement rejeté cette requête, estimant qu’en dehors de quelques détails, Juan Branco remplissant les critères pour assurer la défense d’Ousmane Sonko.
Par contre, l’autre avocat étranger, Me Saïd Larifou, a été exclu de l’équipe pour constitution irrégulière, selon le média Dakaractu.com. En tout cas, le maintien de Juan Branco comme avocat d’Ousmane Sonko au détriment de l’État du Sénégal a beaucoup réjoui le Franco-Espagnol qui s’est empressé de tweeter : « La Cour de justice de la CEDEAO rejette la demande de l’État du Sénégal et admet ma constitution. Nous allons donc plaider la libération d’Ousmane Sonko ».
La deuxième décision prise par la Cour, ce lundi, c’est le renvoi du verdict au 17 novembre 2023. Le juge ivoirien, Jérôme Traoré, qui est également le vice-président de l’institution juridique sous-régionale, a fait l’annonce après les plaidoiries des deux parties.
Cette première déculottée : un mauvais signe pour la partie sénégalaise ?
Le rejet de la requête de contestation des avocats étrangers d’Ousmane Sonko formulée par la partie sénégalaise sonne comme un mauvais présage pour l’État. Et tout au contraire, cela apparaît comme un très bon signe pour le camp d’Ousmane Sonko qui avait déjà gagné face au même État devant une juridiction nationale, le tribunal de grande instance de Ziguinchor.
Même si la Cour de justice de la CEDEAO rendait une décision favorable à l’opposant, il resterait encore à savoir si l’État sénégalais se résoudrait à l’appliquer. La prudence doit être de mise au regard des nombreux précédents observés dans plusieurs pays africains où les gouvernements se sont toujours royalement moqués des décisions prises par des juridictions régionales ou continentales qui, en définitive, n’ont aucun pouvoir de coercition sur leurs États parties. Mais, Ousmane Sonko semble s’être préparé à tous les scenarii, puisque au moins cinq de ses proches ont retiré des fiches de parrainages. Il peut, en son temps, présenter et soutenir l’un parmi ceux-là.