La situation qui prévaut au Mali, où des militaires ont suivi la voix du peuple et évincé le désormais ex-Président Ibrahima Boubacar Keita, a divisé la Communautés Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest, notamment les Présidents du Sénégal et de la Côte d’Ivoire qui ont des positions très contradictoires.
Les chefs d’État de la Communautés Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sont divisés sur la gestion de la situation malienne après le coup d’État contre Ibrahim Boubacar Keïta. S’agissant de la suite à donner au dossier malien, Alassane Ouattara insiste sur de lourdes sanctions contre le Mali, et n’exclut pas une intervention militaire pour rétablir IBK.
Une position du dirigeant ivoirien que beaucoup d’observateurs disent comprendre, compte tenu de sa position. Selon ces analystes, c’est du fait que Ouattara se sait dans une mauvaise posture, à la limite identique de ce qui s’est passé avec IBK au Mali, avec un peuple ivoirien qui est contre sa candidature pour un troisième mandat. Une situation qui risque de conduire la Côte d’Ivoire vers l’impasse.
Et dans sa position, Ouattara est rejoint par son homologue de la Guinée, Alpha Condé, qui est dans la même situation, pour avoir forcé une participation à la prochaine Présidentielle, pour espérer briguer un troisième mandat, après avoir tripatouillé la Constitution guinéenne et permettre sa participation à ce scrutin. Certains Guinéens qui ont tenté de s’opposer à ce mandat de trop ont perdu la vie au cours de manifestations.
Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Alpha Condé de Guinée et autre Mahamadou Issoufou du Niger, en plus de préconiser des sanctions radicales et fermes, insistent fortement sur une intervention militaire rapide au Mali, afin de rétablir IBK. Option que le chef d’Etat sénégalais, Macky Sall dégage en touche, si, dit-il, on ne veut pas « enfoncer le peuple malien dans la galère ».
« Il nous faut agir avec responsabilité et célérité afin d’éviter que le Mali ne sombre dans un vide institutionnel et dans une impasse politique », a indiqué le Président Sall, qui, rappelons-le, intervenait au Sommet extraordinaire tenu jeudi matin, par visioconférence. Le chef de l’état sénégalais a prôné la lucidité s’agissant du recours à la force qui nécessiterait un mandat de l’ONU. Macky Sall a insisté qu’il faut accompagner le Mali par le dialogue pour un retour à l’ordre constitutionnel.