Depuis vendredi dernier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a levé l’interdiction imposée aux anciens ministres de ne pas sortir du territoire sénégalais. Le général du gouvernement Seydou Gueye s’oppose à cette décision de la Cedeao tandis que son allié du Parti socialiste, Ousmane Tanor invite le gouvernement à se soumettre à la décision de la cour africaine.
(De notre correspondant)
La majorité présidentielle regroupée dans une coalition que l’on surnomme « Benno Book Yaakaar » est en phase d’implosion ? C’est la question que tout le monde se pose à la suite à la décision rendue publique par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui a décidé de lever l’interdiction de sortie du territoire imposée à plus de cinq anciens ministres d’Etat du président Abdoulaye Wade.
Cette décision fait suite à leur appel fait auprès de la Cour de justice de la Cedeao pour notamment contester l’interdiction de sortie du territoire qui leur est imposée par le nouveau régime, qui accuse ces dernier d’avoir détourné des biens de l’Etat.
Dans cette coalition, la décision de l’organisation ouest-africaine est diversement appréciée. Pour Seydou Gueye, secrétaire général du gouvernement : « Il est hors de question de les laisser prendre les airs. Sinon, ils vont brouiller les pistes de la procédure de la traque des biens mal acquis », a fait savoir M.Gueye avant de préciser « la question fondamentale, c’est qu’ils ont pris de biens, il faut qu’ils les restituent. Donc le gouvernement ne reculera pas, ce sera fait dans les formes et ils resteront à la disposition de la justice pour la manifestation de la vérité », a-t-il articulé devant la presse.
Il est appuyé dans cette déclaration par la ministre de la justice Aminata Touré, qui affirme que le gouvernement ira jusqu’au bout de ses engagements dans la traque des biens mal acquis. Le Parti socialiste (PS), un allié de taille du président Macky Sall, n’est pas d’accord avec cette démarche. Son secrétaire général Ousmane Tanor Dieng exhorte le gouvernement à respecter cette décision et éviter l’exemple du loup et l’agneau « Si ce n’est pas toi, c’est ton frère ou encore on me l’a dit ».
Selon le secrétaire général du PS, « IL faut aussi respecter les procédures parce qu’en droit, ce sont les procédures. Le Sénégal doit respecter toutes les décisions de l’instance sous-régionale basée à Abuja au Nigeria. Nous sommes un pays de droit et au niveau de la CEDEAO, nous avons souscrit à des engagements et si la Cour prend une décision, il faut la mettre en œuvre ».