Sénégal : Baye Fall, de l’atelier de vulcanisateur à la célèbre série « wiri wiri »


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Gaye Guèye alias Baye Fall
Gaye Guèye alias Baye Fall

Artiste comédien à ses heures perdues, Gaye Guèye, plus connu sous le pseudonyme de Baye Fall, a été révélé au grand public par la série « wiri wiri » sur la Télévision Futurs Médias (TFM). C’est ainsi que, conducteur de calèche puis vulcanisateur, il est vite devenu une star du petit écran au Sénégal. Rencontre.

Des rastas en harmonie avec son teint noir, toujours souriant, Gaye Guèye alias Baye Fall est un artiste-comédien sénégalais, qui a été révélé au grand public par la série « wiri wiri ». Il est né à Mbacké, région de Diourbel où il a été conducteur de calèche pour gagner sa vie. « Je sillonnais les coins et recoins de la ville sous le chaud soleil, à la recherche d’un hypothétique client », confesse-t-il avant de révéler qu’il a également été apprenti tôlier, soudeur métallique, menuisier, électricien, mécanicien.

C’est dire qu’il a tourné sa bosse dans toutes les sphères de la débrouillardise. C’est à la suite de ce chemin en dents de scie, qu’il a plié bagages pour rejoindre la cité du rail, Thiès. C’est ainsi qu’il est tombé dans l’apprentissage du métier de vulcanisateur et qu’il continue toujours d’exercer. Baye Fall, un surnom qu’il tire de son appartenance à la communauté mouride est presque un artiste-né. Dans ce cadre, il a la compétence de transformer un vélo et d’en faire un objet d’art qui éblouit tout le monde.

Le premier vélo qu’il a créé dans ce sens a présenté une valeur artistique telle que les gens débarquaient de partout pour l’admirer et parfois lui proposer des sommes astronomiques pour la vente. Il a finalement cédé et en 2002, avec l’épopée glorieuse des Lions de la Téranga à la Coupe du monde, il a créé un second vélo dénommé « Lamp Fall ». « Les démarches sont nombreuses pour l’acheter mais je refuse catégoriquement de le vendre. Il s’agit d’un vélo spectaculaire que je garde jalousement » confie-t-il.

Mais contrairement à ce que pensent certains, il affirme qu’il n’a pas fait son baptême du feu dans le théâtre, avec la série « wiri wiri ». Il explique, « c’est en 1999 que j’ai joué pour la première fois. C’était dans la pièce « augmentation des salaires », sur invitation de Ndiamé Sène de la troupe Diakhène production et la séquence à laquelle j’ai participé a été tournée aux travaux publics (TP) de Thiès, aujourd’hui compagnie de gendarmerie. J’ai ensuite tourné avec Azou le beau, Lamarana Diallo, etc.

De toutes les pièces, c’est évidemment « wiri wiri » que je retiens le plus ». Expliquant comment il a intégré la série « wiri wiri », qui retenait les Sénégalais en haleine, Gaye Guèye alias Baye Fall déclare : « Aziz, Saneex, Cheikh Ndiaye sont des amis inséparables. D’ailleurs, chaque fois qu’ils sont à Thiès, c’est mon atelier qui leur sert de Grand-Place, histoire de décompresser un peu, face à la rudesse de l’ambiance dans la capitale. C’est d’ailleurs devant l’atelier, alors que nous parlions de tout et de rien que l’idée leur est venue de me confier un rôle dans « wiri wiri ».

« Dans le premier épisode à laquelle j’ai participé, j’étais un soûlard qui pensait son temps à frapper son épouse (Aby), jusqu’à lui casser le bras. Si j’avais continué à jouer ce rôle, ce serait dramatique pour moi, car la polémique enflait chaque jour davantage. C’est parce que les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, ne savent pas distinguer le rôle porté par l’artiste comédien dans une œuvre théâtrale et la véritable trajectoire de sa vie. Malgré ce rôle de soûlard incarné, je ne fume pas, je ne bois pas d’alcool. Je maîtrise bien mes pulsions et je sais très bien où poser les pieds », indique-t-il.

Baye Fall renseigne qu’il a actuellement deux épouses dont l’une est à l’étranger, après avoir consommé deux divorces, intervenus à l’amiable. Sur les raisons de ces divorces, il répond sans détour, « c’est la jalousie qui est à la base, car les deux femmes concernées n’ont malheureusement jamais compris la vie d’artiste. Et c’est pourquoi, elles manifestaient une jalousie sans commune mesure, qui a finalement eu raison de nos vies de couple ».

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