A la grande surprise des Sénégalais, le nouveau gouvernement, que dirige depuis deux semaines Aminata Touré, a annoncé une baisse du budget national de plus de 244 milliards FCFA. Le budget général de l’Etat du Sénégal, pour l’année 2014, est fixé à 2 287 milliards, contre 2 531 milliards FCFA en 2013.
Le Conseil des ministres s’est réuni, exceptionnellement, ce samedi, à l’effet d’examiner et d’adopter le projet de budget de l’année 2014, bouclé à 2 287 milliards FCFA. Le projet de budget de 2014, rapporte le communiqué dudit Conseil, a été élaboré sur la base d’un taux de croissance projeté à 4,6%, contre 4% en 2013, conforté par le « un regain de l’activité économique ». Aussi, l’inflation devrait-elle rester modérée. Le PIB nominal est projeté à 8 008 milliards en 2014, contre 7484 milliards en 2013, soit une progression de 7%. Les ressources budgétaires s’établissent à 1 891 milliards, en tenant compte des impératifs du développement et des options majeures du chef de l’Etat, en particulier, dans le domaine social.
Les raisons d’une baisse
Les projections tiennent compte de l’application de la réforme fiscale. « Les recettes budgétaires sont projetées à 1 633 milliards, les appuis et dons sont prévus pour un montant de 233 milliards (42 milliards de dons budgétaires et 191 milliards de dons-projets) », précise la même source. « Le déficit budgétaire est projeté à 396 milliards (4,9% du Pib), contre 406 milliards (5,4% du PIB) en 2013 », souligne-t-elle encore. Sur la base de ce niveau de déficit, les ministres Amadou Ba et Mouhamadou Makhtar Cissé ont indiqué que les dépenses totales prévues dans le prochain budget ont été évaluées à 2 287 milliards. Les dépenses courantes ont été arrêtées à 726 milliards contre 708 en 2013, soit une augmentation de 18 milliards. Cependant, les dépenses d’investissements financées sur ressources internes sont évaluées à 577 milliards, soit une hausse de 65 milliards (12,7%) par rapport à l’année 2013.
Le chef de l’Etat a indiqué au Conseil qu’il s’agissait là d’une approche nouvelle devant permettre au gouvernement d’avoir un large échange sur le budget en cours d’élaboration et s’assurer que les options arrêtées et le contenu étaient en parfait accord avec sa vision et les engagements souscrits auprès des Sénégalais. Selon Macky Sall, la procédure budgétaire ne doit plus être une simple opération de reconduction de crédits et d’indications de dépenses. « Celle-ci doit désormais être un exercice de mise en relation de l’instrument politique que constitue le budget avec la politique de développement socio-économique de la nation », a-t-il dit.