Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte militaire à la base du coup d’Etat en Guinée ayant renversé l’ancien Président Alpha Condé, est décrit comme étant un ancien légionnaire français. Mais avant la France, ce soldat de carrière est passé le Sénégal, plus précisément à la base militaire de Thiès (70 km de Dakar), où il a fait ses armes. AFRIK.COM s’est rendu à son ancienne base militaire.
Nous sommes lundi 6 septembre 2021, il est exactement 20H19 GMT, lorsque nous foulons le seuil de la base militaire de Thiès, située au quartier Diakhao. L’entrée est sécurisée par des soldats bien équipés, qui gèrent les allées et venues. Une fois la porte d’entrée piéton franchie, nous tombons sur le poste de garde. Sur place, quelques militaires, en compagnie de leurs camarades policiers, échangent. Le sujet de la Guinée est invité aux discussions par notre question sur le putsch.
« Mamady Doumbouya, oui, il est passé par ici. Il a été formé ici à Thiès où il a fourbi ses armes », lance un jeune policier en civil, avec juste un tee-shirt à l’effigie de la police, de passage dans le camp militaire. Le camp Michel Legrand dont il fait partie étant à deux lieux de cette base militaire. « Je ne connais pas personnellement Mamady Doubouya, mais j’ai entendu dire qu’il a fait ses armes ici avec les FS », renseigne un militaire en tenue, képi bien vissé sur la tête. Entendez par FS, les Forces spéciales.
C’est d’ailleurs le nom que porte l’entité que dirige en Guinée le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya : le Groupement des Forces spéciales de la Guinée, mis en place par le désormais ex-chef de l’Etat de la Guinée, Alpha Condé, pour lutter contre le terrorisme galopant dans le Sahel. « Il a fait l’EAI (Ecole d’Application et d’Infanterie), Mamady Doumbouya. Tout comme ses pairs FS, il a été formé au combat et au maniement des armes. A l’EAI, ce sont de vrais officiers qui y sont formés », lance un autre militaire.
« Tous rompus au combat. Vous voyez la voiture garée là-bas », nous montre un soldat qui venait à peine de nous rejoindre, « elle appartient aux éléments des Forces spéciales sénégalaises. C’est une unité d’élite. Des gens surentraînés, qui ne connaissent que le combat. Le corps-à-corps, c’est leur domaine. Ce sont des gens extrêmement habiles, forts, doués au combat. Je ne souhaite à personne d’être leur adversaire. Comme je vous l’ai dit, ce sont de véritables guerriers », poursuit le soldat.
« Je ne connais pas Mamady Doumbouya que je n’ai jamais rencontré, mais j’ai entendu dire qu’il a quitté le Sénégal en 1992 pour rallier la France et parfaire sa formation. Mais ceux qui l’ont rencontré parlent de lui comme étant un officier sérieux, courageux et très discipliné. Ici au Sénégal, il a eu l’opportunité de parfaire sa carrière, en apprenant comme nous tous, les combats corps-à-corps, à manier les armes légères comme lourdes, à se familiariser à l’outil informatique militaire et certaines techniques et technologies de guerre » », lance ce soldat.
« Tout militaire qui passe par l’EAI et par les FS du Sénégal est un soldat complet. Ça, je peux vous le garantir. Comprenez dès lors que ce n’est pas n’importe quel soldat qui vient de prendre la tête de la Guinée, il sait ce qu’il fait. Mamady Doumbouya, qui a fait ses armes au sein de notre bataillon est un cadre supérieur de l’armée. Un officier supérieur, qui a participé à plusieurs opérations militaires, un peu partout dans le monde. C’est un leader qui est à la tête de la Guinée et je suis convaincu qu’il fera le nécessaire », nous souffle cet officier de l’armée sénégalaise.
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