Le chef de l’État sénégalais Macky Sall enchaîne les revers. Après celui enregistré dans l’affaire de l’opposant Ousmane Sonko, le voilà qui enregistre une cuisante défaite face au phénomène des talibés (enfants de la rue).
A quelques encablures de la Présidentielle de 2024, le Président du Sénégal, Macky Sall, multiplie les défaites. Aujourd’hui, par exemple, le dirigeant est en train de combattre, à mort, une personnalité qu’il a lui-même créée de toute pièce. Il s’agit de l’opposant Ousmane Sonko, président du parti Pastef Les Patriotes. Un être extirpé du néant par le Président Sall qui a fini d’en faire une vraie star.
Détruire Sonko qu’il a créé
Pourtant, les Sénégalais ont l’habitude dire que « Macky Sall dafay soul ndanane » (Macky Sall a l’art d’enterrer les stars, en wolof). Pour ce coup-ci, notamment avec Ousmane Sonko, le dirigeant en a créé une vraie star. A force de ses agissements, ce dirigeant ouest-africain a fini de faire du leader de Pastef l’opposant numéro un du Sénégal. Aujourd’hui, sans conteste, Ousmane Sonko est l’homme le plus populaire au Sénégal.
Au point de troubler le sommeil du numéro un sénégalais ? Tout porte à le croire. Car aujourd’hui, au vu des évènements politico-sociaux au Sénégal, il ne fait aucun doute que le régime tente de barrer la route au nouveau phénomène Sonko. Pourquoi en arriver à vouloir détruire ce que l’on a créé ? N’est-ce pas là la preuve d’un cuisant échec des agissements du Président sénégalais ?
Le Sénégal inondé de talibés
Alors que l’affaire Sonko, l’opposant d’une part à la masseuse Adji Sarr, d’autre part au ministre Mame Mbaye Niang, fait grand bruit au Sénégal, les marabouts, eux, continuent de tisser leur toile. Ils remplissent les rues, ruelles, avenues et devantures de tout établissement d’enfants talibés. Des mendiants venus, qui de la Gambie, qui d’autres de la Guinée Bissau ou du Mali. Aujourd’hui, le Sénégal est inondé de talibés.
Pourtant, les différents gouvernements de Macky Sall ont toujours promis de mettre un terme à cette vilaine traite d’enfants aux conséquences humaines désastreuses. Mais toujours rien. Si le Conseil Économique Social et Environnemental a échoué dans sa mission de créer un environnement socio-économique sain, le gouvernement sénégalais, plus précisément le ministre de l’Intérieur, s’est montré tel un manchot.
Chapelet de promesses non tenues
Car il suffit tout juste de mettre la main sur les marabouts qui exploitent ces enfants et leur appliquer la loi, dans toute sa rigueur, pour enrayer ce fléau. Seulement, au Sénégal, il semble que c’est la démission totale. Chacun fait selon ses intérêts directs. Au bout du compte, c’est un chapelet de promesses non tenues par Macky Sall à qui il est prêté des intentions de briguer un troisième mandat « anticonstitutionnel ». Si c’est le cas, sur quel baromètre se base le chef de l’État pour espérer pour avoir, une nouvelle fois, la confiance des Sénégalais.
En tout cas, ce n’est pas sur la question des enfants talibés. Car, sur ce point, c’est un revers plus que cuisant qu’a enregistré Macky Sall. Quant à Ousmane Sonko, en lieu et place de l’ignorer, de le laisser avec sa conscience après un passage hideux à Thiès, vers la fin des années 90, où il a terni son image par des actes on ne peut plus bas, il a fini d’en faire le point focal des Sénégalais. Le voilà aujourd’hui vouloir arrêter le « monstre » qu’il a lui-même fabriqué de toute pièce. Ce qui ne sera pas une mince affaire.