Le président de la République de Guinée, Alpha Condé, après avoir « mis le feu » au Sénégal de Macky Sall, serait sur le point d’embraser son pays. Comment ?
Le troisième mandat du Président de la Guinée, Alpha Condé, a fini de mettre le feu aux poudres. Au total sept personnes seraient mortes suite à une série de manifestations initiées par l’opposition guinéenne pour dire sa désapprobation aux manœuvres d’Alpha Condé visant à modifier la Constitution pour décrocher un troisième mandat présidentiel.
Selon le Front national pour la défense de la Constitution (FNFC), qui dénonce que six de ses responsables ont été placés en détention, lundi, après avoir été présentés à un juge, les sept victimes ont toutes été tuées à Conakry par balles. Ajoutant que 70 personnes ont été blessées par balles, dont cinq avec un pronostic vital engagé.
Le FNDC a appelé les Guinéens à envahir les rues pour protester vigoureusement contre le projet de réformes constitutionnelles visant à permettre à Alpha Condé d’obtenir un troisième mandat. Alors que le Président Alpha Condé a appelé au calme et au dialogue, l’opposition rejette cette main tendue et ne compte pas baisser les bras tant que le projet de révision de la Constitution n’est pas retiré.
Pour sa part, Cellou Dalein Diallo, patron de l’Union des Forces Démocratique de Guinée, déplore sur sa page Facebook : « sept Guinéens ont perdu la vie à Conakry, abattus par les forces de l’ordre qui jouissent toujours d’une impunité totale. Quand ce carnage va-t-il s’arrêter ? Les Guinéens ne doivent pas être sacrifiés pour assouvir les ambitions personnelles d’Alpha Condé ».
Les manifestations, enclenchées lundi et qui se sont poursuivies le mardi, sont consécutives à celles initiées à Dakar, il y a quelques jours, alors que des membres du FNDC voulaient empêcher la tenue d’un conclave à l’initiative de l’ambassadrice de la Guinée au Sénégal, faisant le parallèle entre cette réunion et la promotion d’un troisième mandat d’Alpha Condé. N’eut été l’intervention de la police sénégalaise qui avait alors procédé à quelques interpellations, le pire aurait pu se produire, notamment une bataille rangée entre opposant et pro-Condé.
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