Apres le scandale non encore élucidé de l’affaire du trafic de drogue, la police sénégalaise est citée dans une affaire de meurtre d’un prévenu, survenu la semaine dernière dans la ville sainte de Touba (Centre). Arrêté lors d’une opération de sécurisation, il avait été enfermé dans le coffre-fort d’un véhicule selon plusieurs témoins.
Ibrahima Samb, un jeune apprenti chauffeur de 18 ans, est mort dans des circonstances non encore élucidées. Il avait été cueilli vendredi dernier par la police, dans le cadre d’une opération de routine. Il aurait été torturé selon ses camarades apprentis-chauffeurs. Il aurait été jeté dans le coffre d’une voiture appartenant à un élément de la dite brigade. Fatigué à son arrivée à la brigade de police, il aurait piqué une crise. Acheminé dans une structure de santé, le jeune Samb a fini par rendre l’âme. Ses camarades transporteurs avaient marché le lundi dernier pour réclamer toute la lumière sur sa mort. L’autopsie effectuée par des médecins a confirmé la thèse du meurtre des suites de fractures au cou et au niveau des membres inférieures. Alors qu’au lendemain du décès, le commissaire de la localité avait soutenu une crise que le prévenu aurait piquée.
Le procureur ordonne de la police des arrestations
Quatre policiers qui auraient participé à cette opération ont été arrêtés mardi sur ordre du procureur de la région de Diourbel. Il s’agit des policiers Almamy Touré, Ousmane Ndao, Mahécor Ndong et Thiendella Ndiaye. Ils sont soupçonnés d’avoir torturé à mort, dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 octobre dernier, Ibrahima Samb à Mbacké. Par contre, Thiendella Ndiaye, l’un des policiers incriminés en est à sa deuxième arrestation pour bavure policière. En 2000, il est accusé du meurtre de l’étudiant Balla Gaye, lors d’une manifestation estudiantine, avant d’être blanchi. La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO) a appelé mardi les autorités sénégalaises à punir les auteurs de la bavure ayant entraîné la mort d’Ibrahima Samb. Ce dernier a été inhumé ce mercredi dans sa ville de Touba.
Au Sénégal, plus d’une vingtaine de policiers et gendarmes sont en prison pour meurtre ou encore abus de pouvoir. Entre 2000 et 2013, 15 civils ont perdu la vie dans les commissariats de police et les casernes de gendarmerie pour torture.
