L’athlète sud-africaine Caster Semenya serait hermaphrodite, selon les médias australiens. L’information n’a pas été démentie pas la Fédération internationale d’athlétisme qui a reçu les conclusions des tests de féminité de la championne du monde de 800 m.
Ni tout à fait homme ni tout à fait femme. L’athlète sud-africaine Caster Semenya serait un hermaphrodite, selon la presse australienne, la première à avoir émis des doutes sur l’identité sexuelle de la championne du monde du 800 m. L’adolescente de 18 ans n’aurait pas d’ovaire et produirait plus de testostérone que la normale.
En réponse aux révélations faites dans les médias, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) s’est exprimée ce vendredi. « Aucune décision sur le cas (Semenya) ne sera communiqué (…) avant la prochaine rencontre du Conseil de l’IAAF qui se tiendra à Monaco les 20 et 21 novembre », explique la fédération dans un communiqué .
Les autorités sud-africaines n’apprécient d’ores et déjà pas ces fuites, selon BBC Sport. « Quelqu’un est coupable de communiquer (des) informations médicales confidentielles à des journaux australiens », a déclaré Butana Komphela, président de la Commission parlementaire des sports dans les colonnes du journal sud-africain le Star. Les autorités sud-africaines, par la voix du patron de la fédération sud-africaine Leonard Chuene, ont indiqué qu’elles n’avaient pas encore eu connaissance des conclusions des tests de féminité imposés à leur compatriote le 19 août dernier après sa victoire aux Mondiaux de Berlin.
La fin d’une carrière prometteuse ?
Nick Davies, le porte-parole de l’IAAF, a confirmé jeudi que l’organisation, elle, savait à quoi s’en tenir. « Nous avons reçu les résultats en provenance d’Allemagne, mais ils doivent être examinés par un groupe d’experts et nous ne serons pas en mesure d’en discuter avec l’athlète avant quelques semaines. »
Une certitude néanmoins : Caster Semenya ne perdra pas sa médaille d’or. Même si elle a un « taux de testostérone excessif », précise Nick Davies, « l’IAAF ne lui retirera pas son titre mondial ». « Il serait difficile, poursuit-il, d’imposer une sanction rétroactive à une athlète qui a été inscrite par sa Fédération et acceptée par l’IAAF ». Une médaille d’or pourrait être aussi décernée à la vice-championne du monde, la Kényane Janeth Jepkosgei.
Mais si l’hermaphrodisme de la Sud-Africaine se confirmait, elle risquerait de ne plus participer à des compétitions féminines puisque son intersexualité lui procurerait un avantage naturel. La mésaventure de Caster Semenya serait la huitième depuis 2005, selon l’IAAF qui a fait preuve jusqu’ici d’une grande discrétion en la matière. « Quatre athlètes ont été invitées à arrêter leur carrière. Les autres ont été blanchies », a indiqué le secrétaire général de la fédération, Pierre Weiss. Le suspense autour de Caster Semenya, « la fille en or » de l’Afrique du Sud, prendra fin sur le Rocher.