Une semaine après l’annonce de son soutien au projet Tchad-Cameroun, l’organisme financier international publie une étude mettant en cause les soutiens internationaux dont bénéficient, les forces qui pillent le Sud de ses ressources naturelles.
Un peu plus d’une semaine après l’annonce du soutien au projet Doba/Kribi, la Banque mondiale a publié un rapport qui fait désordre et relance la polémique. Désordre car il contredit la décision prise une semaine plus tôt par l’organisme international. Polémique car les ONG hostiles soupçonnent ouvertement la Banque mondiale d’avoir volontairement freiné la publication du rapport dont la sortie (selon les mêmes sources) coïncidait avec l’annonce de la décision de la Banque mondiale.
Intitulé » Causes économiques des guerres civiles et leurs implications politiques « , il démontre que l’exploitation des ressources naturelles constitue la cause première des quelques 50 guerres civiles qui ont ensanglanté le tiers monde ces quarante dernières années.
Des biens faciles à piller
» Des pays ordinairement préservés des conflits internes, génèrent des sociétés hautement dangereuses quand leurs volumes d’exportations deviennent substantiels », analyse l’auteur du rapport, Paul Collier, directeur de recherche pour le département Développement économique de la Banque mondiale.
Mieux : le rapport préconise par ailleurs une plus grande prise en compte de ces causes de conflit dans leur prévention.
» Certains groupes rebelles ont besoin d’un intermédiaire financier afin de mener à bien leur activités prédatrices « , précise le rapport. Edictant en principe : » Les matières premières sont, parmi les biens nationaux les, plus faciles à piller « . Car les groupes armés sont » indissociablement liés à un site comme une mine de diamants ou une plantation de café « . Et un champ pétrolifère ?