Seize millions de drames muets


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
Drapeau de la République Démocratique du Congo

A-t-on oublié le drame que vit la République démocratique du Congo ? Un drame si affreux, si complexe que les journalistes du monde entier, pour en rendre compte, hésitent entre l’hyperbole (« la première guerre mondiale africaine », voilà bien une expression qui ne veut rien dire), la boursouflure voyeuse (« un pays dépecé »), ou, bien moins fatigant encore, l’indifférence.

Eh oui, la catastrophe politique de plus grande échelle que vive actuellement notre planète tient bien moins de place, dans l’actualité, que les résultats de n’importe quel championnat national de foot. Le malheur est-il tel qu’il laisse sans voix ? Je pense plutôt que la conjugaison entre la complexité de la situation politico-militaire zaïroise et l’isolement du pays décourage les analystes les plus pointilleux et qu’elle effraie les reporters les plus intrépides.

Dans les pays belligérants eux-mêmes, tout est fait pour détourner la population des opérations en R.D.C. Quant à la communauté internationale, elle semble avoir baissé les bras face à l’immensité de la tâche de pacifier le pays ; et face à l’immensité du risque, il faut bien le dire aussi.

Alors quoi ? Faut-il laisser, sans s’émouvoir, le coeur du Continent continuer de s’enfoncer, au risque qu’il finisse par engloutir, comme le centre d’un évier, l’avenir de l’Afrique entière ?

Alors, alors, … à afrik.com, nous nous défions des beaux parleurs. Nous en faisons bien sûr partie, mais nous essayons toujours de n’en pas être dupes. Alors, voilà ce que nous pouvons faire aujourd’hui : nous pouvons vous donner des chiffres, transmis hier soir par l’ONU.

La crise humanitaire en R.D.C. touche seize millions de personnes. En deux ans de guerre civile, 1,7 million de personnes sont mortes en relation directe avec les événements. Elles sont mortes faute de soins, faute de nourriture, ou bien sous les balles et les obus, ou bien encore victimes de soldatesques barbares. Moins de la moitié de ses seize millions de personnes ont eu accès à une aide humanitaire. Deux millions de personnes ont été déplacées.

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La rédaction d'Afrik, ce sont des articles qui sont parfois fait à plusieurs mains et ne sont donc pas signées par les journalistes
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