Séisme en Haïti : vers un effroyable bilan


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Le tremblement de terre de magnitude 7 qui a frappé Haïti mardi soir, principalement la capitale Port-au-Prince, aurait fait des milliers de morts selon les autorités haïtiennes. Aucun bilan officiel n’a été établi pour le moment, mais le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive craint que le bilan du séisme ne soit supérieur 100.000 morts. La communauté internationale se mobilise.

Une catastrophe humanitaire majeure. Le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a déclaré mercredi à la chaîne américaine CNN qu’il redoutait que le bilan du violent séisme de magnitude 7, qui a frappé vers 17 heures locales mardi (22h GMT) Haïti, ne soit « bien au dessus de 100 000 morts ». Le président René Préval avait déclaré plus tôt dans la journée au quotidien américain Miami Herald qu’il craignait que des milliers de morts ne soient à déplorer. Se trouvant en compagnie de son épouse à Port-au-Prince, il a qualifié les scènes dont il a été témoin d’«inimaginables ». «Le Parlement s’est effondré. Le siège de l’administration fiscale s’est effondré. Des écoles se sont effondrées. Des hôpitaux se sont effondrés (…). Certaines écoles sont remplies de cadavres », a-t-il indiqué. Le palais présidentiel a également été partiellement détruit.

De multiples sources faisaient état de bâtiments effondrés, de coupures d’électricité et des télécommunications et de cadavres dans les rues. Des étudiants d’une université privée de Port-au-Prince sont bloqués sous les décombres, a indiqué un responsable de cette institution. Le siège de la mission de l’ONU s’est écroulé, faisant cinq morts et une centaine de disparus parmi son personnel, le chef de la mission sur place et son adjoint y compris.

L’aide internationale s’organise

La communauté internationale se mobilisait mercredi pour porter secours à Haïti, pays le plus pauvre du contient américain, qui subit une véritable tragédie. Quelques heures après le séisme, des secours et de l’aide étaient acheminées vers Port-au-Prince, l’aéroport de la capitale ayant été jugé « opérationnel » après inspection. L’aide arrive des Etats-Unis, d’Europe, du Canada et de pays voisins tandis que des fonds sont débloqués.

Aux Etats-Unis, le président Barack Obama a réagi mercredi. Le président américain a appellé à « des efforts rapides et coordonnés », rappelant que « les premières heures sont absolument essentielles pour sauver des vies ». Washington a en outre annoncé l’envoi d’une première équipe de sauveteurs pour aider à la recherche des survivants. Celle-ci doit compter 72 personnes, 6 chiens dressés spécialement et quelque 48 tonnes d’équipement de sauvetage.

La France a rapidement réagi à l’annonce du séisme. Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat chargé de la Coopération, a annoncé mercredi matin sur Europe 1, l’envoi de deux avions vers la Haïti, l’un de Fort-de-France (Martinique) et l’un de Marseille. A leur bord, des sauveteurs et des chiens spécialisés dans les opérations de recherche dans les décombres. Il a également indiqué qu’il se rendrait à Haïti samedi.
Les autorités françaises se disent en outre très préoccupées par le sort des ressortissants français en Haïti, estimés à 1400 personnes et dont 1200 vivent à Port-au-Prince. Le Quai d’Orsay a mis en place un numéro d’urgence pour les familles : le 01.45.50.34.60

La Commission européenne a débloqué pour de son côté 3 millions d’euros pour une aide d’urgence. Le Canada a annoncé pour sa part l’envoi immédiat en Haïti d’une aide humanitaire d’urgence de 5 millions de dollars canadiens (4,8 M USD). Cette aide comprend des abris d’urgence, des services médicaux ainsi que de l’eau, des denrées alimentaires et des articles de secours, a indiqué la ministre canadienne de la Coopération internationale, Beverly Oda.

Le gouvernement allemand a annoncé lui une aide humanitaire d’urgence de 1,5 million d’euros. Cette aide comprend des abris d’urgence, des services médicaux ainsi que de l’eau, des denrées alimentaires et des articles de secours, a déclaré la ministre canadienne de la Coopération internationale Beverly Oda.

Les pays d’Amérique latine et des îles voisines ont également rapidement proposé leur aide. Le gouvernement vénézuélien a envoyé mercredi à l’aube une équipe d’aide humanitaire de cinquante sauveteurs, tandis que le Panama proposait son aide à l’ONU pour la coordination de l’aide humanitaire et que la République Dominicaine, qui partage avec Haïti l’île d’Hispaniola, a demandé le soutien de la communauté internationale « pour cette tragédie ». Saint-Domingue a annoncé le déploiement d’une équipe de sauveteurs et de chiens formés aux fouilles, ajoutant qu’un avion de l’armée de l’air était prêt à décoller pour prendre en charge des victimes.

La Banque interaméricaine de développement (BID) a débloqué de son côté une aide d’urgence de 200 000 dollars destiné à fournir de l’eau, des vivres, des médicaments et des abris aux victimes. Le Fonds monétaire international (FMI) est quant à lui « en train d’étudier toutes les possibilités » pour venir en aide à Haïti, a déclaré mercredi son directeur général, Dominique Strauss-Kahn.

Selon l’institut géologique américain (USGS), l’épicentre de la secousse était situé à environ 15 km à l’ouest de la capitale Port-au-Prince et à 8 km de profondeur. Le tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Cuba, déclenchant la panique parmi les habitants de la partie orientale de la grande île caraïbe. Dans l’heure qui a suivi la première secousse, une série de puissantes répliques ont été enregistrées, les deux principales d’une magnitude de 5,9 et 5,5, selon Don Blakeman, de l’USGS dans le Colorado. « Je crois que nous allons avoir des dégâts et victimes substantiels », a-t-il estimé.

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