Les homosexuelles arabes et musulmanes vivent dans la quasi clandestinité dans leurs pays. La loi répressive, souvent inspirée de la religion, ne les incite guère à étaler leur sexualité au grand jour. La Toile devient une nouvelle patrie.
» L’un de nos objectifs est de faire connaître l’existence des lesbiennes nord-africaines et arabes et d’EXISTER comme lesbiennes nord-africaines et arabes partout, en terres natales comme en terres d’exil. Un autre est de créer des liens entre lesbiennes nord-africaines et arabes en terres natales et en terres d’exil. Et enfin, nous visons le plus possible à faire entendre les Voix de ces Lesbiennes (sic) « , expliquent les lesbiennes sur leur site. Dur, dur d’être homosexuelle dans les pays d’origine : la loi et la morale annihilent tout courageux -téméraire- coming-out. Samia, Julia, Nedjman et les autres doivent faire face à l’ostracisme et à l’intolérance au quotidien. Ce qui explique généralement leur exil. Sehakia, mot arabe pour lesbiennes, se veut un carrefour d’échanges, de rencontres et de lutte contre l’homophobie.
Terres natales, terres d’exil
Dalila K. Cheriet, réalisatrice indépendante, installée à Marseille, auteur du film Ombres Solaires, une fiction qui met en scène une lesbienne algérienne, cherche avec ses amies à briser le silence qui entoure l’homosexualité féminine. Un site Internet peut être un bon moyen pour rapprocher les solitudes et communiquer avec l’extérieur, d’où Sehakia. » Nous l’avons conçu comme un outil de diffusion des productions intellectuelles, culturelles des lesbiennes et femmes nord-africaines et arabes, comme un outil d’information qui couvre un large éventail, avec un accent mis sur la dimension juridique et pratique pour servir d’interface pour les lesbiennes et femmes en situation critique « .
Le site, assez sommaire pour le moment, est modeste. Très dépouillé, il privilégie le contenu, le fonds éditorial à la forme. Sehakia contribue à donner une voix à celles qui en sont démunies.