Sécurité renforcée autour des mosquées en France face à la montée des actes islamophobes


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Police française
Police française

Après le meurtre d’Aboubakar Cissé dans une mosquée du Gard, la France a renforcé la sécurité autour de ses lieux de culte musulmans. L’attaque, qualifiée d’islamophobe, relance les inquiétudes face à la montée des actes antimusulmans. Emmanuel Macron a réaffirmé le droit à la liberté de culte. Plusieurs précédents violents en France et en Europe rappellent l’urgence d’une protection accrue et d’une lutte contre les discours haineux.

Une attaque déclenche une mobilisation nationale

La France renforce la sécurité autour de ses mosquées après le meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune Malien poignardé à mort dans une mosquée du Gard. L’agression, survenue vendredi à La Grand-Combe, a provoqué l’indignation générale. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a immédiatement ordonné un renforcement de la sécurité dans toutes les mosquées du pays.

Le Président Emmanuel Macron a exprimé sa solidarité à la communauté musulmane en affirmant que « la liberté de culte est intangible ». Une marche blanche, rassemblant plus d’un millier de personnes, a eu lieu pour rendre hommage à la victime. L’agresseur, identifié comme Olivier A., un jeune homme de 20 ans sans casier judiciaire, est toujours en fuite et considéré comme extrêmement dangereux.

Des propos haineux et un climat islamophobe préoccupant

Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect aurait publié une vidéo aux propos haineux après l’attaque, laissant présager d’éventuelles récidives. Cette affaire ravive les inquiétudes concernant la montée de l’islamophobie en France. Abdallah Zekri, recteur de la mosquée de la Paix à Nîmes, a exprimé sa colère contre les discours stigmatisants omniprésents dans les médias et la politique.

Cette montée des tensions est également dénoncée par la Grande Mosquée de Paris. Dans un communiqué, elle alerte sur la recrudescence des discours et actes antimusulmans, en particulier dans le contexte tendu du Proche-Orient. Elle exhorte les autorités à agir fermement pour garantir la coexistence religieuse et préserver la cohésion sociale.

Des précédents inquiétants et une vigilance renforcée

Ce n’est pas la première fois que des mosquées ou des fidèles sont la cible de menaces ou d’attaques en France. En juin 2022, un jeune homme de 23 ans a été arrêté après avoir menacé, via une vidéo diffusée en ligne, d’assassiner des fidèles de la mosquée de Lille-Sud. Il avait été interpellé à son domicile à Faches-Thumesnil, reconnaissant avoir agi sous l’emprise de l’alcool.

En avril 2022, un homme de 38 ans, fiché S, a été condamné à six mois de prison avec sursis pour avoir menacé de mort l’imam d’une mosquée à Ussel (Corrèze). Il voulait imposer une version rigoriste de l’islam et s’était déjà montré menaçant dans le passé. Malgré sa défense, le tribunal a jugé ses actes graves, mais a prononcé une peine modérée avec interdiction d’accès à la mosquée.

Violence meurtrière : des cas tragiques en France et en Europe

En juin 2019, à Brest, des coups de feu ont été tirés sur des fidèles devant une mosquée, blessant l’imam Rachid El Jay et un responsable de la vidéo des prêches. L’auteur, qui a revendiqué l’attaque sur Facebook, s’est suicidé peu après. Cet acte avait déjà alarmé les autorités sur la vulnérabilité des lieux de culte musulmans.

À l’échelle européenne, d’autres cas tragiques renforcent ce constat. En décembre 2020, à Stuttgart (Allemagne), un imam pakistanais de 26 ans a été poignardé à mort en pleine rue alors qu’il se promenait avec son épouse. L’agression a été d’une extrême violence, et l’enquête s’oriente vers un crime à caractère religieux.

Un appel à l’unité et à la protection des lieux de culte

Face à cette série d’agressions, les autorités françaises tentent de rassurer les fidèles musulmans. La sécurisation des mosquées est désormais une priorité nationale. Les mesures incluent une présence policière accrue, des rondes renforcées et une surveillance des discours haineux en ligne.

Les responsables religieux, quant à eux, réclament une véritable politique de lutte contre la stigmatisation. Ils insistent sur l’importance de protéger non seulement les lieux de culte, mais aussi la dignité des croyants. La vigilance reste de mise alors que les tensions sociales et religieuses continuent de peser sur la société française.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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