Sécurité musclée à la frontière Tchad-Centrafrique


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Le président centrafricain et son homologue tchadien, réunis à Libreville au Sommet de la Cemac, sont parvenus à un accord pour étouffer leurs différends. L’envoi de troupes neutres issues d’Afrique centrale est prévu pour sécuriser la frontière entre les deux pays.

 » La paix, nous l’avons retrouvée. Victoire ! Victoire ! « , s’écriait Ange-Félix Patassé à l’issue du Sommet de la Cemac (Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale), qui se tenait ce mercredi à Libreville, avant de donner l’accolade à Idriss Déby. Si les pommes de discordes ne manquent pas entre le président centrafricain et son homologue tchadien, les signes d’apaisement se multiplient. Sous la médiation d’Omar Bongo, et en présence du président congolais Denis Sassou N’Guesso et de Teodoro Obiang Nguema, le chef de l’Etat équato-guinéen, les deux voisins ont abordé un par un les sujets litigieux.

Nouvelle de taille, à l’issue de quatre heures de réunion à huis clos, l’annonce officielle par le ministre des Affaires étrangères gabonais du  » déploiement dans un délai d’un mois, pour six mois renouvelables, d’un contingent de 300 à 350 éléments en RCA, composé de Gabonais, de Congolais, d’Equato-guinéens et de Maliens « . Le contingent s’occupera d’assurer la protection du président centrafricain et de sécuriser la frontière tchado-centrafricaine.

Affaire Miskine et affaire Bozizé

Les militaires libyens qui assuraient jusqu’à présent la sécurité du président Patassé depuis la tentative de coup d’Etat dont il a été victime en mai 2001 devraient donc rentrer chez eux. C’est ce que réclamaient depuis longtemps les autorités tchadiennes qui voyaient la présence des hommes de Muhammad Khaddafi comme une menace. Le retrait de ces troupes n’est cependant pas confirmé par le quotidien gouvernemental Centrafrique-presse qui regrette de  » constater que certains ennemis de la République Centrafricaine ont vu et continuent de voir d’un mauvais oeil la présence des soldats de ce pays frère de Bangui « .

Les relations entre le Tchad et la Centrafrique s’étaient détériorées depuis que le général François Bozizé, entré en rébellion, avait fui Bangui pour se réfugier au Tchad. La crise s’était aggravée lorsque Abdoulay Miskine, chargé par la Centrafrique d’assurer la sécurité à la frontière nord, avait été accusé par N’Djamena d’attaquer les ressortissants tchadiens. Les deux chefs d’Etat ont décidé  » d’éloigner du territoire tchadien l’ancien chef d’Etat major de l’armée centrafricain François Bozizé et Abdoulay Miskine du territoire centrafricain « . Une bonne nouvelle pour la stabilité de la région. Ce n’est cependant pas la première fois qu’une telle décision est prise. Ces résolutions font échos aux promesses faites lors de la visite d’Ange-Félix Patassé à N’Djaména en avril dernier, restées sans suite.

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