Près de 7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour choisir leur nouveau Président. Le scrutin oppose Ibrahima Boubacar Keita qui a obtenu lors du premier tour 39,24% des voix à Soumaila Cissé, 19,44%. Le pays qui est toujours en crise joue donc son avenir ce dimanche. Le chef d’Etat élu aura-t-il la capacité de relever l’immense défi qui l’attend? Reconstruire un pays en lambeaux.
Le Mali joue son avenir ce dimanche, lors du second tour de la Présidentielle. Alors que le pays est toujours en crise, près de 7 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau chef d’Etat. Le duel oppose Ibrahima Boubacar Keita et Soumaila Cissé, deux poids lourds de la classe politique malienne.
Pour le moment, IBK est en tête après avoir obtenu 39,24% des voix au premier tour contre 19,44% pour son rival. Par crainte d’attentats, menés par des éléments d’Al Qiada au Maghreb islamique (AQMI), surtout dans le nord du pays, les mesures de sécurité ont été renforcées. L’armée malienne, les forces onusiennes et les troupes françaises de l’opération Serval sont à pied d’oeuvre pour garantir la sécurité aux électeurs.
Présidentielle prématurée?
Même si les autorités estiment que le premier tour s’est bien déroulé, il avait été entaché par des problèmes d’organisation, empêchant de nombreux Maliens à voter, y compris ceux qui vivent à l’étranger. Une bonne partie des électeurs n’ont en effet pas reçu leur carte d’électeur à temps, poussant certains à dénoncer une Présidentielle prématurée. Qu’en sera-t-il du deuxième tour? En tous cas, les organisateurs ont promis de remédier aux manquements du précédent scrutin.
Des propos loin d’avoir rassuré bon nombre de Maliens qui estiment que les problèmes d’organisation du scrutin prouvent bien que le pays est toujours en crise. Les blessures de la prise du nord par les groupes armés sont toujours saillantes. Le prochain chef d’Etat aura donc devant lui un immense chantier. Il devra se pencher sur le dossier de la réconciliation nationale pour recoudre le tissu social qui s’est fissuré entre populations du nord et sud.
L’épineux dossier Kidal toujours en suspens
D’autre part, l’épineux dossier Kidal qui oppose Bamako au mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’est aussi toujours pas résolu. Même si l’armée malienne a été autorisée à pénétrer dans la localité, fief des Touaregs, la hache de guerre n’est pas enterrée. Quelques jours avant le premier tour de la Présidentielle, des affrontements ont eu lieu entre Noirs et Touaregs, faisant quatre morts, selon Bamako. Sans compter que le MNLA par la voix de son porte-parole en Europe, Moussa ag Assarid, a de nouveau réclamé l’autonomie du nord-Mali.
Qu’entend la rébellion par autonomie du nord? C’est la question qui trotte dans la tête de nombreux Maliens. Le prochain chef d’Etat aura-t-il l’envergure à résoudre ce dossier sur lequel tous ses prédécesseurs ont échoué? Parviendra-t-il à trouver une solution à la crise qui mine le pays? Quelle visage prendra le Mali après cette rude épreuve qu’il a vécue? Tant de questions auxquelles le nouveau Président devra répondre.