Le Zimbabwe subit des vagues régulières d’absence de précipitations. On se souvient encore de la sécheresse sévère qui a frappé le pays il y a trois ans et qui avait fait de nombreuses victimes animales. Plus de 16 000 vaches étaient mortes. De retour cette année, la sécheresse a déjà fait une cinquante de victimes dans le monde des éléphants de la principale réserve du pays.
Exposés à la faim et la soif, environ 55 éléphants du parc de Hwange sont morts depuis un mois. En réalité, la sécheresse n’est pas seule responsable, elle est venue aggraver les conséquences de la surpopulation d’éléphants dans le parc. En effet, prévu pour recevoir 15 000 éléphants, le parc en compte aujourd’hui plus de 50 000, à en croire Tinashe Farawo, un porte-parole de l’Agence de protection de la faune sauvage.
Plusieurs cadavres de ces animaux ont été vus aux alentours des points d’eau asséchés à certains endroits du pays. En effet, le manque d’eau et de nourriture consécutif à la sécheresse oblige les pachydermes à quitter leur zone de confort pour aller à la recherche de leur pitance dans les villages voisins, mettant par ailleurs en danger la vie des populations. On dénombre plus de 200 personnes tuées ces dernières années par ces animaux. Une autre cause du décès massif des pachydermes tient aux difficultés financières du Zimbabwe qui est incapable d’allouer les fonds nécessaires pour la gestion de la faune sauvage.
Face à cette situation, le Zimbabwe, de concert avec d’autres pays de la sous-région (le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud), propose un allégement de la mesure d’interdiction de la vente de l’ivoire en vigueur depuis 1989. Pour le Président Emmerson Mnangagwa, les réserves d’ivoire du Zimbabwe, de la Namibie et du Botswana auraient une valeur totale de 600 millions de dollars américains, des fonds qui pourraient servir à prendre soin des éléphants. Les ONG de défense de la faune s’opposent énergiquement à cette proposition, tout comme elles rejettent totalement la seconde proposition qui voudrait que l’exportation d’éléphants à des parc étrangers soit permise.
En tout état de cause, les éléphants du parc de Hwange sont en danger et il est urgent de trouver des solutions consensuelles pour sauver ces représentants du plus gros mammifère terrestre, un des représentants emblématiques de la faune africaine.