Scènes de panique dans les rues de Conakry


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Une grande panique s’est emparée vendredi en début d’après-midi de Conakry où les populations ont regagné leurs domiciles à l’annonce d’une marche des militaires sur la commune de Kaloum, siège de l’administration, des commerces et banques.

Plusieurs fidèles musulmans devant aller à la grande prière ont préféré se terrer chez eux pour ne pas rencontrer les militaires qui réclament depuis une dizaine de jour, armes au poing, une amélioration de leur situation. Les militaires, qui ont pris d’assaut des stations d’essence de la banlieue pour se servir en carburant, continuent de tirer en l’air.

Les militaires de toutes les garnisons du pays réclament des arriérés de salaire datant d’une dizaine d’années, exigent la réintégration au sein de l’armée de leurs collègues radiés au lendemain de la mutinerie des 2 et 3 février 1996 et des victimes des guerres de la Guinée-Bissau, du Liberia et de la Sierra Leone auxquelles ils ont pris part.

Les mutins, qui réclamant aussi des promotions pour ceux qui ont le même grade depuis cinq ans, estiment à quelque 330 milliards de Franc guinéen (1 dollar US = 3.250 Fg) leur dû qui, selon eux, a été détourné par l’actuel ministre de la Défense, le général Ousmane Arafan Camara, ex-chef d’état-major adjoint des Armées, le chef d’état-major, le général Kerfalla Camara, le général Kandet Touré, directeur de Cabinet du ministère de la Défense et le colonel Bambo Fofana, Intendant général.

Ils exigent enfin la mise à l’écart de ces officiers avant de rencontrer le général Lansana Conté. Deux militaires ont été tués et 70 autres blessés depuis le début de ces mutinerie.

Les soldats mutins pillent la population

Plusieurs habitants des quartiers de la haute banlieue de Conakry, notamment ceux de Cosa, ont indiqué, vendredi à la PANA, avoir été délestés, la veille, de leur bien (argent, téléphones portables et mobylettes), par les militaires.

Selon d’autres témoins joints au téléphone par la PANA à Kindia, à environ 130 km de Conakry, les militaires ont pillé et saccagé une dizaine de magasins de cette localité, ville d’origine du chef d’état-major général des Armées, Kerfalla Camara, dont une résidence privée a été pillée et saccagée au début des manifestations.

Les mutins exigent de rencontrer le général Lansana Conté. Ceux de la garnison de Guéckédou (sud-est), non loin des frontières avec le Liberia et la Sierra Leone, ont tiré, jeudi, toute la journée dans leur localité où une marchande a été tuée par une balle perdue et 5 personnes ont été blessées.

Depuis le début des nouvelles manifestations, deux militaires ont été tués et 70 autres blessés.

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