Le Palais a ordonné aux ministères des Finances et de l’Intérieur de trouver des solutions au litige qui oppose la Compagne générale immobilière (CGI) et des Marocains résidant à l’étranger. Une vingtaine de responsables de la CGI auraient été interdits de quitter le territoire, le temps de procéder à une enquête.
Des Marocains résidant à l’étranger (MRE) sont mécontents du travail rendu par la Compagnie générale immobilière (CGI) et l’ont fait savoir au Roi Mohammed VI en lui écrivant une lettre. Ces MRE se plaignent de différences notables entre les promesses des promoteurs et la réalité des biens livrés au final. C’est ainsi que, samedi 23 août, le souverain a ordonné aux ministères des Finances et de l’Intérieur de trouver « des solutions immédiates aux problèmes des bénéficiaires d’un lotissement à Al Hoceima ». Il s’agit du projet Madinat Badès, situé à l’est d’Al Hoceima, qui s’étale sur 50 hectares, et réalisé par la CGI, le bras immobilier de la Caisse de Dépôt et Gestion (CDG), rapporte Tel Quel.
Dans un communiqué conjoint, les ministères questionnés ont confirmé des « défaillances techniques dans la réalisation du projet, objet des doléances des bénéficiaires ». Le dossier est actuellement entre les mains de l’inspection générale des finances (IGF) qui doit apporter davantage de précisions à l’enquête préliminaire. L’IGF doit aussi étudier les contrats conclus entre la CGI et les bénéficiaires.
Remue-ménage à la CGI
Ce conflit entre la CGI et ces MRE n’est que l’arbre qui cache la forêt puisque le communiqué royal ne pointe pas seulement du doigt le scandale de Madinat Badès, mais demande aussi l’enquête de tous les travaux de la CGI dans la ville d’Al Hoceima.
D’ores et déjà une vingtaine de responsables de la CGI, présumés impliqués dans le scandale Madinat Badès, ont été interdits de quitter le territoire, affirme Attajdid, quotidien proche du PJD. Ces responsables doivent être interrogés par la police judiciaire sur la base des premiers éléments réunis par la commission mixte Finances-Intérieur, mise en place à la demande du monarque.
Vol de terrains ?
« Les premiers éléments (de l’enquête, ndlr) montrent que le bras immobilier de la CDG est en conflit juridique avec des habitants qui affirment posséder des terrains sur les lieux du projet », rapporte Akhbar Al Yaoum. Le quotidien Attajdid explique de son côté que les enquêteurs ont mis le doigt sur des « défaillances techniques ».
Al Itihad Al Ichtiraki, le journal du parti USFP, va plus loin et avance que « des grosses têtes vont tomber ». Selon ce quotidien, les enquêtes vont bientôt concerner « tous les projets de la CGI sur l’ensemble du royaume ». D’après une source de ce quotidien, les « dépassements ont coûté des centaines de milliards de dirhams ».
À l’ouverture de la bourse de Casablanca ce lundi matin, les actions de la CGI ont chuté de 3,90 %. Affaire à suivre…