L’affaire Lamine Diack, ancien patron de l’Athlétisme mondial, en procès à Paris a été l’opportunité pour la société civile sénégalaise de remettre sur la table des débats la question du financement des partis politiques. Et quel lien ?
Une affaire aux relents mondiaux puisque ce procès, qui a lieu en France touche, outre la Russie, deux pays africains. Si au Maroc, il est question d’un objet de valeur qui aurait pu être acquis avec l’argent issu de cette affaire de corruption doublé d’abus de confiance, le tout couronné de dopage, avec une nièce du roi Mohammed VI impliquée, au Sénégal il est question du Président Macky Sall dont la campagne de 2012 lui ayant permis d’accéder au pouvoir aurait été financé grâce à des sommes d’argent venues de la Russie.
Les éléments de l’enquête sur le scandale ayant éclaboussé la Fédération Internationale d’Athlétisme font état de sommes importantes, de l’ordre d’1,5 million d’euros perçue des Russes et qui aurait servi à accompagner des partis politiques et combattre l’ancien président de la République du Sénégal, Me Abdoulaye Wade. Ce dernier, lors de la campagne électorale de 2012 faisait face à l’actuel chef d’Etat, Macky Sall, qui, rappelons-le avait à sa disposition des moyens colossaux pour défier n’importe quel dirigeant au monde.
Aujourd’hui qu’il est question de scandale de dopage, corruption et autre abus de confiance, avec l’ancien patron de l’IAAF, Lamine Diack, principal accusé dans cette affaire, qui fait face à la justice française, le nom du Sénégal revient sans cesse. D’une part du fait d’un autre accusé, Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, impliqué dans cette affaire dont il pourrait même être l’artisan, frappé d’un mandat d’arrêt international jusque-là non exécuté par la justice sénégalaise. Le Sénégal refusant d’extrader le patron de l’agence de marketing et de consulting, Pamodzi.
Si le nom du Sénégal retentit, de façon récurrente dans la 32e chambre correctionnelle, où Lamine Diack, 87 ans, est jugé pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée, c’est parce que la Présidentielle de 2012 occupe une place importante dans ce procès. interpellé sur l’implication des Russes dans cette affaire de dopage et de financement occulte, Lamine Diack est resté évasif. Sauf que l’enquête est claire : la campagne présidentielle de l’opposition sénégalaise a été en grande financée par des fonds russes.
Un scandale qui éclabousse le Sénégal, Macky Sall en premier, et qui a poussé la société civile à remettre au goût du jour la question du financement des partis politiques au Sénégal.