De la pure salsa du Congo. A l’image de ses grands frères d’Africando, à qui il n’a d’ailleurs rien à envier, le jeune groupe S.O.Salsa développe ses gammes cubaines avec talent et inspiration. Une autoproduction savoureuse pour de futurs grands en puissance.
La salsa n’est pas l’apanage exclusif de la culture cubaine. Le groupe S.O. Salsa le prouve avec talent dans son premier album, » Bénédiction « . Saveurs partagées d’une musique vivante et festive. Une autoproduction réussie pour ces illustres anonymes congolais qui ne devraient pas tarder toutefois à se faire un nom.
100% congolais, S.O.Salsa n’a pas à souffrir de la comparaison avec Africando, le grand collectif salsa panafricain. Leur son apparaît même un peu plus » caliente » et spontané. Une performance artistique, pour ces jeunes artistes âgés de 15 à 25 ans, réalisée sans l’aide d’aucun invité sur l’album. Pas de Koffi Olomidé, ni de Lokua Kenza ou de Salif Keita comme sur le dernier opus d’Africando. Uniquement fait maison.
Sens du rythme
De toute la production musicale africaine, nous ne verrons jamais en France et en Europe que la partie émergée de l’iceberg. C’est que, affres modernistes du CD obligent, nous sommes devenus réfractaires au support pourtant roi en Afrique, la bonne vieille K7. Un tort qui nous fait passer à côté d’artistes qui gagnent à être connus. S.O.Salsa est de ceux-là. C’est au coeur du quartier populaire de Poto Poto à Brazzaville que les 12 membres du groupe répètent, dehors, avec les moyens du bord. Pas d’artifice. L’essence du rythme est là, sans triche.
Au détour de l’excellent » Yo Salsero » ou du savoureux merengue » Fiesta congolesa- « , vous découvrirez toute la fraîcheur et l’inspiration d’un groupe qui aurait sa place n’importe où sur les ondes. L’album est certes quelque peu inégal, mais pour un premier coup d’essai le résultat est largement à la hauteur des espérances.
S.O.Salsa, » Bénédiction » 2001