Le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a effectué une visite officielle au Vatican le 25 novembre 2024. Cette rencontre avec le Pape François s’inscrit dans un contexte de relations bilatérales étroites entre le Saint-Siège et la République du Congo, un pays où la religion joue un rôle central dans la vie publique et privée.
La mémoire du cardinal Emile Biayenda au cœur des échanges
Le point clé des discussions entre le chef de l’Etat Congolais et le Souverain pontife a porté sur la béatification du cardinal Émile Biayenda, une figure emblématique de l’Église catholique congolaise. Premier cardinal du Congo-Brazzaville, il a marqué son époque par son engagement pour la justice sociale et le dialogue interreligieux. Sa mort tragique en mars 1977, dans un contexte de troubles politiques, a laissé une empreinte durable dans l’histoire du pays et de son Église. Le cardinal Biayenda est aujourd’hui perçu comme un symbole de paix et de réconciliation dans une société souvent fracturée.
La demande officielle de béatification, renouvelée par Denis Sassou N’Guesso auprès du Pape François, s’inscrit dans une démarche spirituelle et mémorielle visant à honorer un homme de foi dont le martyre continue d’inspirer des générations de Congolais. Cette reconnaissance pourrait également consolider l’influence de l’Église catholique au Congo, un acteur essentiel dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la promotion des droits humains.
La religion au Congo-Brazzaville : une mosaïque spirituelle
Le Congo-Brazzaville est marqué par une diversité religieuse où le catholicisme occupe une place prépondérante. Selon les estimations, environ 50 % de la population congolaise est catholique, tandis que d’autres confessions chrétiennes, telles que les Églises protestantes et pentecôtistes, représentent une part significative. Parallèlement, les croyances traditionnelles africaines continuent d’être pratiquées, souvent en complément des religions abrahamiques.
L’Église catholique joue un rôle structurant dans la société congolaise. Elle gère de nombreuses écoles et établissements de santé, et s’implique activement dans les débats sociopolitiques. Pendant les périodes de crise, elle s’est souvent positionnée comme un médiateur appelant à la paix et au dialogue.
Foi et politique
La visite de Denis Sassou N’Guesso au Vatican illustre la place de la religion dans les relations internationales. Les discussions avec le Pape François ont également abordé des thèmes majeurs tels que le développement durable où le Congo fait figure de leader en Afrique sous l’impulsion de Denis Sassou N’Guesso, de sa conseillère spéciale Françoise Joly et de sa ministre de l’Environnement Arlette Soudan-Nonault. Enfin, le président congolais a souligné la nécessité d’une coopération renforcée entre le Vatican et l’Afrique. Il faut relever les défis communs, notamment en matière de pauvreté et d’éducation.
En marge de cette visite, un accord intergouvernemental a été signé entre le Congo et l’Italie. Ainsi, les liens entre les deux pays se consolident. Cet accord vise à développer des initiatives communes dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la culture.