Nicolas Sarkozy s’est de nouveau prononcé jeudi soir pour une politique de quotas d’immigration par professions, mais aussi, fait plus nouveau, « par régions du monde ». Après le durcissement des conditions du regroupement familial, le chef de l’Etat poursuit sa politique d’immigration choisie « en fonction des étrangers dont la France a besoin ».
« Il faut revoir à la hausse la politique d’admission ». C’est ce qu’estimait en janvier 2005 la Commission de l’Union européenne dans un livre vert sur l’harmonisation des conditions d’admission des migrants en Europe. L’organisme rejoignait les conclusions de la division de la population des Nations unies, qui indiquait dans un rapport, en 2000, quels allaient être les besoins européens en terme d’immigration dans les cinquante prochaines années.
En 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, avait appelé à « profiter de l’accalmie de l’extrémisme de droite pour parler sérieusement du problème de l’immigration et le traiter (…), sans exclusive ni tabou ». Le président de la République et son ministre de l’Immigration Brice Hortefeux rejettent toujours toute idée de tabou sur cette question. Mais alors que le premier ne se disait favorable en 2005 qu’à des « quotas par métiers ou par type de formation », il y a ajouté ce jeudi des quotas par « régions du monde ».
Les Français favorables
« Je souhaite que nous arrivions à établir chaque année, après un débat au Parlement, un quota avec un chiffre plafond d’étrangers que nous accueillerons sur notre territoire », a-t-il expliqué lors d’une interview d’une heure accordée aux journaux de 20 heures de TF1 et France 2. « Je souhaite également qu’à l’intérieur de ce chiffre plafond on réfléchisse à un quota par profession et par catégorie (…) et puis naturellement un quota par région du monde ». « Comment s’intégrer en France si on n’a pas de travail ? a-t-il justifié, expliquant souhaiter « porter le chiffre de l’immigration du travail au moins à un sur deux », alors qu’il est actuellement de 7%.
Dans une lettre de mission, le chef de l’Etat avait déjà demandé en juillet dernier à Brice Hortefeux de fixer « chaque année des plafonds d’immigration selon les différents motifs d’installation en France » et de viser « l’objectif que l’immigration économique représente 50% du flux total des entrées à fin d’installation durable en France ». Il avait également suggéré à son ministre de l’Immigration de « s’inspirer » de la politique du Canada ou de la Grande-Bretagne, « qui examinent les candidatures à l’immigration au regard d’un certain nombre de critères, y compris d’origine géographique ».
Les deux hommes, très sensibles aux sondages d’opinion, auront sans doute apprécié l’enquête publiée ce lundi par Le Figaro et selon lequel 74% des Français se disent « tout à fait » ou « plutôt » favorables à l’instauration de quotas en matière d’immigration. 60% se déclarent pour des quotas par profession et 49%, seul résultat négatif de l’étude sur l’adhésion à certaines mesures du gouvernement sur l’immigration, pour des quotas selon la nationalité d’origine.
Consulter le sondage Opinion Way-Le Figaro