L’ex-président français Nicolas Sarkozy est en visite ce mardi à Tripoli, la capitale libyenne. Une visite symbolique puisque c’est le 19 mars 2011 jour pour jour que débutait les opérations militaires de l’Otan en Libye.
Si pour certains sa visite semble inattendue, elle était en réalité programmée il y a bien longtemps. Deux ans après la chute de Mouammar Kadhafi, Nicolas Sarkozy fait son retour ce mardi en Libye.
C’est le chef du conseil local (maire) de Tripoli lui-même, Sadat al-Badri, qui aurait convié l’ex-président français dans la capitale libyenne. « Nous l’avons invité pour pouvoir lui exprimer notre gratitude et notre reconnaissance pour son rôle dans la révolution libyenne », a déclaré le responsable local.
Accompagné de son ex-ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et de l’ancien député Dominique Perben, l’ex-dirigeant français sera reçu par le Premier ministre Ali Zeidan, qu’il avait rencontré en février dernier, à Paris. Il s’entretiendra aussi avec les membres du Congrès général national (CGN), la nouvelle assemblée libyenne.
Le lancement des opérations militaires en Libye, dont la France était le fer de lance, a débuté le 19 mars 2011. Mouammar Kadhafi sera tué dans des circonstances troubles le 20 octobre 2011, suite à cette opération. Sa mort marquera la fin du conflit libyen.
Liens étroits avec Kadhafi ?
Le colonel Kadhafi est mort, mais Nicolas Sarkozy, lui, est toujours soupçonné d’avoir entretenu des liens très étroits avec l’ex-leader libyen. L’ancien président français a été accusé par le journal en ligne Médiapart d’avoir bénéficié du son soutien financier pour financer sa campagne en 2007.
Pour prouver ses accusations, le journal avait publié une note le 28 avril 2012 dans laquelle le défunt leader libyen indiquait son intention de financer la campagne de l’ancien dirigeant français en 2007. Selon le journal, qui se base sur le document d’un dignitaire libyen, Tripoli aurait ainsi accepté de financer cette campagne à hauteur de 50 millions d’euros.
Nicolas Sarkozy a toujours réfuté ces accusations, décidant même deux jours après la publication de la note de porter plainte contre le journal en ligne pour « faux et usages de faux ». « Ce document est un faux, les deux personnes en Libye qui étaient sensées avoir envoyé ce document et le recevoir l’ont démenti », avait-t-il déclaré sur France 2. « Vous croyez vraiment qu’avec ce que j’ai fait à M. Kadhafi, il m’a fait un virement ? Pourquoi pas un chèque endossé ? », a-t-il ajouté.
Après l’éclatement de cette affaire à quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012 qui a opposé François Hollande à Nicolas Sarkozy, une enquête a été ouverte. Elle est toujours en cours.