Le chef de l’Etat a exposé les grandes lignes de sa politique étrangère pour les cinq prochaines années, lors de la conférence des Ambassadeurs, lundi, à Paris. « Qu’attendent les peuples Africains de la France ? » Voici la question ouverte du président aux forces vives et à la jeunesse africaines.
Dans son discours programme, le chef de l’Etat a brossé les grandes lignes de la politique étrangère qu’il entend développer dans les cinq ans à venir.
Nicolas Sarkozy, dans son intervention au soir l’élection du 6 mai dernier, avait fait cas de l’Afrique dans un registre compassionnel se présentant comme le président qui aiderait l’Afrique à vaincre la « pauvreté, la maladie et la misère ». Sur cette même lancée, il aborde la rentrée diplomatique tous azimuts. Il s’est adressé lundi aux 180 chefs de mission diplomatique français lors de l’ouverture de la 15e conférence des Ambassadeurs à Paris, mettant l’accent sur les relations de la France avec l’Afrique.
Une réunion du Conseil de sécurité, en septembre, dédiée à l’Afrique
Le Président Nicolas Sarkozy a déclaré militer pour que le Conseil de sécurité des Nations unies s’ouvre à d’autres membres et permette une « juste représentation de l’Afrique ». Il a également dit avoir « pris l’initiative d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies le 25 septembre à New York, au niveau des chefs d’Etat ou de gouvernement. Pour mobiliser davantage encore la communauté internationale face aux défis de la paix et de la sécurité en Afrique. »
« Il faut que le G8 devienne G13 »
«Le dialogue conduit, lors des récents sommets, avec les plus hauts dirigeants de la Chine, de l’Inde, du Brésil, du Mexique et de l’Afrique du Sud, devrait être institutionnalisé et durer une journée pleine», a déclaré le président français. Autant que la concertation économique, c’est la nécessité d’une coopération étroite entre les pays les plus industrialisés et les grands pays émergents comme l’Afrique du Sud, notamment pour lutter contre le changement climatique, qui justifie selon le chef d’Etat la passage du G8 au G13.
Solutionner la crise du Darfour
M. Sarkozy a assuré que l’Afrique resterait « une priorité essentielle de la politique étrangère [de la France] et un axe central de la politique de coopération de l’Union européenne ».
Il a souhaité que la France « s’implique pleinement » dans la recherche d’une issue à la crise du Darfour. A cette fin, il a appelé la force hybride des Nations unies et de l’Union africaine, qui vient d’être approuvée par l’Onu, à se « déployer au plus vite » dans cette région de l’ouest du Soudan ravagée par la guerre civile.
L’Union de la Méditerranée pour prévenir une confrontation entre l’Islam et l’Occident
M. Sarkozy a aussi évoqué le projet d’une Union Méditerranéenne sur les bases suivantes : « l’environnement et le développement durable ; le dialogue des cultures ; la croissance économique et le développement social ; l’espace de sécurité méditerranéen. » Face au possible risque de confrontation entre l’Islam et l’Occident, le Président français a dit vouloir encourager, aider, dans chaque pays musulman les forces de modération et de modernité à faire prévaloir un Islam ouvert et tolérant, acceptant la diversité comme un enrichissement. » Dans ce domaine, il souligne pour des pays comme le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, « l’existence d’un mouvement des sociétés, encouragé par les gouvernements. « Le moment est venu de franchir un pas supplémentaire, qui peut être décisif, et de démontrer par nos actes plutôt que par nos discours, la force de cette amitié. »
L’Afrique, a t il ajouté, « n’est pas l’homme malade du monde d’aujourd’hui » et « elle n’a pas besoin de notre charité ». Mais « malgré ses progrès, l’Afrique reste encore à l’écart de la prospérité mondiale » et « il convient donc de poursuivre notre effort d’aide », a déclaré le chef de l’Etat.