Les mesures punitives prises par la CEDEAO contre le Niger sont en pleine application. Ainsi, le Nigeria principal fournisseur du Niger en électricité vient de lui couper le robinet du courant électrique.
En application des sanctions de la CEDEAO qui a décidé du gel de « toutes les transactions de services, incluant les transactions énergétiques », le Nigeria a suspendu, mardi, la fourniture de l’énergie électrique au Niger. « Le Nigeria a déconnecté depuis hier (mardi) la ligne haute tension qui transporte l’électricité au Niger », a rapporté à l’AFP, ce jour, une source proche de la direction générale de la Société nigérienne d’électricité (Nigelec).
Un coup dur vient ainsi d’être porté au Niger. Le pays est, en effet, très dépendant de l’énergie de son voisin. 70 % de l’électricité utilisée au Niger provient du Nigeria.
Dans ces conditions, les coupures fréquentes de courant électrique notées dans certains quartiers de la capitale nigérienne risquent de s’aggraver. Cependant, Niamey est surtout « alimentée grâce à la production locale », comme le rapporte un agent de Nigelec. La capitale est donc relativement préservée. le reste du pays va être très impacté.
Une délégation de la CEDEAO en mission à Niamey
Depuis la mise à l’écart du Président élu, Mohamed Bazoum, par l’armée, les pressions fusent de toutes parts pour obliger la junte militaire à réinstaller le Président déchu dans ses fonctions. Dimanche dernier, la CEDEAO a donné une semaine aux putschistes nigériens pour remettre le pouvoir au Président Bazoum.
En cas d’opposition, l’option militaire est sérieusement envisagée. Mais, les putschistes nigériens peuvent d’ores et déjà compter sur le soutien de leurs frères d’armes du Burkina Faso et du Mali qui sont prêts à se mettre en guerre à leurs côtés.
Pour le moment, la situation ne semble pas progresser sensiblement. Actuellement, une délégation de la CEDEAO conduite par l’ancien Président nigérian, le général Abdulsalami Abubakar, et dans laquelle se trouve le sultan de Sokoto est en mission à Niamey pour « négocier » avec les militaires. Un mince espoir.