L’Ouganda et le Sud-Soudan prévoient de
lancer une offensive conjointe contre l’Armée de résistance du Seigneur (LRA, rébellion armée ougandaise) si les négociations de paix en cours échouent, a révélé, à Kampala, le premier vice-président soudanais, Salva Kiir.
Le gouvernement du président Yoweri Museveni est engagé, depuis
le 14 juillet à Juba, capitale du Sud-Soudan, dans des
négociations de paix avec Joseph Kony en vue de mettre fin à 20
ans d’un conflit qui s’est étendu du nord de l’Ouganda au Sud
Soudan.
« Une option militaire conjointe sera adoptée si nous sommes
convaincus qu’il est impossible de parvenir à un accord de paix.
Nous nous sommes fixés des limites dans le temps et nous pensons
que les délégués de la LRA le savent », a déclaré M. Kiir, lors
d’une conférence de presse conjointe donnée dans la soirée de
samedi à Kampala.
S’adressant aussi à la presse, M. Museveni a révélé que la RD
Congo avait autorisé les forces ougandaises à attaquer les bases
de la LRA dans la réserve animalière de Garamba dans le nord-est
de ce vaste pays d’Afrique centrale.
« Le président de la RDC, Joseph Kabila et son vice-résident
Jean-Pierre Bemba ont approuvé une incursion militaire conjointe
contre la LRA si les négociations de paix en cours dans le Sud-
Soudan échouent », a révélé M. Museveni lors d’une conférence de
presse conjointe avec M. Kiir.
Selon le président Museveni, cette offensive va impliquer des troupes ougandaises, sud-soudanaises et de l’ONU. « C’est ce qui est prévu contre M. Kony s’il n’est pas prêt à céder », a-t-il déclaré.
La rebellion menée depuis 20 ans par la LRA a fait des dizaines
de milliers de victimes et près de deux millions de déplacés.
Les quatre hauts responsables survivants de la LRA qui se terrent
désormais dans la réserve de Garamba sont inculpés par la Cour
pénale internationale (CPI) pour de multiples chefs d’accusation
d’atrocités commises contre l’humanité.