Sahel : une répression concertée contre les défenseurs des droits humains


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Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

Au Sahel, les défenseurs des droits humains font face à une répression croissante. Arrestations arbitraires, disparitions forcées et harcèlement judiciaire se multiplient au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad. Un rapport de la FIDH et de l’OMCT révèle comment ces États détournent la loi pour réduire au silence les opposants et restreindre les libertés fondamentales.

La liberté d’expression et d’association recule au Sahel. Depuis plusieurs années, les gouvernements du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad adoptent des stratégies similaires pour réprimer les voix dissidentes et les défenseurs des droits humains. Un rapport de l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits humains, publié en partenariat avec la FIDH et l’OMCT, met en lumière une augmentation des atteintes aux libertés fondamentales dans ces pays dirigés par des régimes militaires et des transitions politiques fragiles.

Arrestations, harcèlement et disparitions

Le rapport recense au moins 61 violations graves, parmi lesquelles des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des actes de torture et des menaces persistantes. Au Mali, des figures emblématiques comme Ras Bath et Rose Vie Chère subissent une pression judiciaire constante. Du côté du Burkina Faso, les autorités imposent des enrôlements forcés sous couvert de mobilisation générale, ciblant des opposants comme Rasmané Zinaba et Bassirou Badjo. Au Niger, des journalistes comme Samira Sabou et Soumana Idrissa Maïga font l’objet de poursuites judiciaires abusives. Au Tchad, la répression des manifestations pacifiques s’intensifie et des figures de la société civile sont emprisonnées depuis 2022.

Des lois détournées pour réduire au silence les critiques

Dans ces quatre pays, la législation sert d’outil de répression. Au Mali, l’accusation d’« atteinte au crédit de l’État » permet d’écarter les opposants. Au Burkina Faso, le gouvernement justifie des enrôlements forcés en invoquant la « mobilisation générale ». Ces pratiques, qui violent les engagements internationaux de ces États, compromettent toute perspective de transition politique respectueuse des droits humains.

Face à cette répression systématique, la FIDH et l’OMCT appellent les autorités sahéliennes à libérer les défenseurs des droits humains détenus arbitrairement et à respecter leurs engagements internationaux. La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, les Nations unies et les partenaires internationaux doivent prendre des mesures pour faire cesser ces violations et rétablir un climat propice à la liberté d’expression et d’association.

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