Alors que le Sahel est plongé dans une crise sans précédent, la société nigériane des ingénieurs entend construire une autoroute transsaharienne.
Rien ne semble inquiéter Mustafa Shehu de la société nigériane des ingénieurs. Même pas la crise au Sahel. Ce dernier a lancé un appel international pour réunir les fonds nécessaires à la construction de l’autoroute transsaharienne, soit 5,2 milliards de dollars. Un projet en stand-by depuis presque 40 ans.
L’étude menée par les ingénieurs de la société révèle qu’un tel projet accroîtra considérablement les activités économiques du Sahel. Il permettra par ailleurs de désenclaver l’Afrique du Nord des régions du Niger, du Mali et du Tchad. Ces ingénieurs nigérians ont la conviction que l’ouverture du Sahara permettra le développement du commerce continental.
D’après la société nigériane des ingénieurs, « la circulation des biens et des services à travers le continent sera renforcée et va évidemment créer un effet multiplicateur sur les possibilités d’emploi, d’éducation, de croissance industrielle, de réduction de la migration transfrontalière, de récupération des terres envahies pour l’agriculture et le pâturage pour des millions d’Africains qui bordent le Sahara ».
Des écologistes emballés
D’accoutumée, ce genre de projet aurait tendance à fâcher les écologistes convaincus. Mais dans ce cas-là, il ne semble pas déranger. Bien au contraire, le projet de construction de l’autoroute transsaharienne semble être soutenu par les écologistes.
C’est le cas du Dr Newton Jibunoh, militant écologiste, qui ne peut qualifier le projet « d’éléphant blanc à cause des énormes potentialités économiques qu’il recèle », rapporte The Guardian. Cet écologiste, un zest idéologiste, rêve d’une autoroute qui partirait d’Alger jusqu’en Afrique du Sud, tout en reliant l’Ethiopie et le Nigeria.
Chose certaine, la construction, pour l’heure, d’une autoroute transsaharienne créera d’importants volumes d’échanges commerciaux dans la région du Sahel et dans l’ensemble du continent. D’après Jibunoh, « le projet peut en effet se financer ». A suivre…