Le nombre de personnes qui se rapprochent de la famine est passé de 3,6 millions à 10,5 millions au Burkina Faso, au Tchad, au Mali, en Mauritanie et au Niger, en seulement trois ans, a alerté, dans un communiqué de presse, le Programme alimentaire mondial (PAM).
C’est un cri d’alarme que le Programme alimentaire mondial (PAM) a lancé face à la crise alimentaire qui secoue la région du Sahel. Le nombre de personnes au bord de la famine dans cette région a presque décuplé au cours des trois dernières années et les déplacements de populations ont augmenté de près de 400% alors que la région connaît sa pire crise alimentaire depuis plus d’une décennie. « Une crise absolue se déroule sous nos yeux dans la région du Sahel », a déclaré David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial.
Selon le PAM, la région qui s’étend au Sud du désert du Sahara connaît actuellement l’une de ses périodes les plus sèches depuis 2011. La crise actuelle devrait dépasser les années précédentes en raison de facteurs aggravants, notamment l’insécurité, une augmentation de la pauvreté due au Covid-19 et des augmentations spectaculaires du coût des aliments de base. « J’ai parlé avec des familles qui ont traversé plus que vous ne pouvez l’imaginer. Elles ont été chassées de chez elles par des groupes extrémistes, affamées par la sécheresse et plongées dans le désespoir par les effets économiques du Covid-19. Nous manquons d’argent et ces personnes n’ont plus d’espoir », a ajouté M. Beasley.
Face à l’ampleur de la crise, le PAM a besoin de 470 millions de dollars pour poursuivre ses opérations au Sahel. Pour autant, l’agence onusienne ne croise pas les bras. Il a mis en œuvre des programmes de résilience pour aider les familles à prospérer. En seulement trois ans et jusqu’en 2021, le PAM et les communautés locales ont transformé 270 000 acres de champs stériles dans cinq pays du Sahel, en terres agricoles et pastorales productives, changeant la vie de plus de 2,5 millions de personnes.