L’avant-projet de résolution présenté par Washington au Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental est défavorable au Maroc confortant ainsi le Polisario et même l’Algérie dans leurs positions respectives.
L’Algérie rit sous cape, après la présentation de l’avant-projet de résolution présenté, mardi 26 avril 2016 au soir, par Washington au Conseil de sécurité sur la question du Sahara Occidental, et qui est défavorable au Maroc. Ce qui indique que les relations entre les Etats-Unis et le Maroc ne sont pas au beau fixe. En témoigne cet avant-projet de résolution sur la question du Sahara formulé par Washington.
Ce texte est en effet loin d’être favorable aux intérêts du Maroc, d’autant qu’il insiste sur le retour immédiat des éléments de la composante civile et politique de la MINURSO expulsés par le Maroc, en mars. Ce projet précise, par ailleurs, que la principale mission onusienne au Sahara est d’abord l’organisation du référendum au Sahara Occidental et non pas uniquement la surveillance du cessez-le-feu de septembre 1991 entre le Maroc et le Polisario, comme réclamé depuis des années le royaume, relève Yabiladi.
Le site précise que ce point qui rejoint le paragraphe 92 du rapport de Ban Ki-moon remis aux Quinze le 19 avril. Le secrétaire général de l’ONU précisait que « le Conseil de sécurité a créé la MINURSO pour surveiller le cessez-le-feu entre les parties, pour maintenir le statu quo militaire et, sous réserve de l’accord des parties, pour organiser un référendum d’autodétermination ».
Et Yabiladi d’indiquer qu’exhumer l’option du référendum en ce moment par les Américains étonne alors qu’elle a été rejetée par l’instance onusienne. « Un cadeau de Washington à l’Algérie et dans une moindre mesure aux thèses du Polisario, le mouvement séparatiste qui a toujours insisté sur l’opérationnalisation de cette solution. Un geste qui va dans le sens des menaces proférées par Ban Ki-moon dans son rapport de 2014 », note le site marocain.
En 2016, Ban Ki-moon a réitéré le même constat de l’échec du processus de négociations lancé en août 2007 à Manhasset et appelé à chercher une autre issue. « Je continue à regretter que le processus politique entamé en avril 2007 n’ait toujours pas ouvert la voie à de véritables négociations », a indiqué le Sud-coréen. Une observation visant qui pourrait allr dans le sens de baliser le terrain à une actualisation du référendum.
L’avant projet de résolution rédigé par les Américains demande au Conseil de sécurité une prorogation technique du mandat de la MINURSO pour deux mois supplémentaires, comme cela avait été évoqué par le ministre espagnol des Affaires étrangères. Le texte de Washington devra être débattu par les Quinze avant son adoption.