Mohamed Salem Ould Salik, ministre des Affaires étrangères du Front Polisario et émissaire de Brahim Ghali était l’hôte du Président Ould Ghazouani de la République Islamique de Mauritanie. Cette rencontre a lieu, deux semaines après que le chef de la diplomatie mauritanienne a déclaré qu’il était « temps de régler le problème du Sahara ».
Il est « temps de régler le problème du Sahara », avait récemment déclaré Ismail Ould Cheikh ministre des Affaires Etrangères de la République Islamique de Mauritanie. Ce message semble être bien perçu car quelques jours seulement, un émissaire de Brahim Ghali, en l’occurrence Mohamed Salem Ould Salik, ministre des Affaires étrangères du Front Polisario, a fait le déplacement à Nouakchott pour rencontrer le chef de l’Etat Ould Ghazouani. Dans la même sortie médiatique, le chef de la diplomatie mauritanienne avait par ailleurs déclaré que son pays observe une position de neutralité dans ce conflit. Et d’affirmer, « nous sommes actifs et préoccupés » par ce différend territorial (qui oppose la Maroc au Polisario), « mais ne nous soutenons aucune partie », rapporte l’agence mauritanienne de l’Information (AMI).
Ces propos lui avaient valu des critiques venues du Front Polisario, avant que le Sahara ne décide ensuite de tendre la main à la Mauritanie. En tout cas, selon l’agence mauritanienne, Mohamed Salem Ould Salik « a transmis au Président mauritanien une lettre du Secrétaire Général du mouvement séparatiste, qui évoque les relations bilatérales et les derniers développements qu’a connu la question sahraouie ». « La RASD estime que la République islamique de Mauritanie a un rôle à jouer dans la paix et la stabilité dans la région. La RASD œuvre pour une paix fondée sur la justice et le respect des frontières, ainsi que pour la fraternité et la coopération entre les peuples de la région », souligne l’émissaire de Brahim Ghali dans sa déclaration à AMI. Nouakchott a reconnu la « RASD » depuis 1984, mais sans autoriser l’ouverture d’une ambassade du Polisario dans le pays.
Rappelons que le Polisario lutte pour l’autodétermination du Sahara Occidental qui est sous le contrôle du Maroc.