Des dizaines de membres de l’ONU stationnés au Sahara Occidental ont quitté la région, suite aux tensions récentes entre Rabat et Ban Ki-moon, accusé par le royaume d’avoir dérapé sur ce dossier.
La tension entre le Maroc et l’ONU monte d’un cran. A la demande du Maroc, des dizaines de membres de l’ONU stationnés au Sahara Occidental ont quitté la région. Ce départ fait suite aux tensions récentes entre Rabat et Ban Ki-moon, accusé par le royaume d’avoir dérapé sur ce dossier. L’évacuation des 84 membres de la MINURSO (mission de l’ONU au Sahara Occidental) a débuté. Après la décision prise par le Maroc de les expulser en réaction aux propos tenus par le secrétaire général de l’ONU et jugés inacceptables par le royaume chérifien, plusieurs dizaines de membres de la MINURSO ont déjà quitté la région.
Le Maroc reproche à Ban Ki-moon d’avoir manqué à son devoir de neutralité lors d’une visite, début mars, dans un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie. Le secrétaire général de l’ONU avait créé l’ire du royaume en parlant d’occupation à propos du statut de ce territoire annexé par le Maroc en 1975 et revendiqué par des indépendantistes du Polisario. Ban Ki-moon avait déploré que Rabat et le Polisario n’aient fait aucun progrès réel dans les négociations devant aboutir à une solution juste et acceptable par tous, fondée sur l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental.
Des propos qui ont agacé au Maroc au point d’induire une marche qui a réuni quelque 3 millions de personnes à rabat. Non content de cette marche, Ban Ki-moon avait affiché sa colère et déploré le fait que Rabat valide et accompagne cette marche en fournissant une logistique importante. Suffisant pour que le royaume remette ça avec une autre marche à Laâyoune, toujours pour protester contre le Secrétaire général de l’ONU. Des actions et réaction qui en disent sur l’état de la détérioration des relations entre Rabat et Ban-Ki-moon. En espérant que les bons offices, notamment de la France, pourront éteindre le feu qui se propage à grande vitesse, d’autant que le Maroc a mis à exécution sa menace de retrait des troupe de la MINURSO.