Le Maroc et le Front Polisario se retrouvent ce lundi aux Etats-Unis pour négocier encore une fois, sous l’égide des Nations unies, sur l’avenir du Sahara Occidental. Le Polisario menace de reprendre les armes si ces négociations n’aboutissent pas.
Le troisième round des négociations directes entre le Front Polisario et le Maroc démarrent ce lundi à Manhasset, dans la banlieue de New York. Ces pourparlers se tiendront à huis clos, sous les auspices des Nations unies, pendant trois jours alors que le Front Polisario a menacé lors de son 12e congrès, qui s’est tenu en décembre dernier, de reprendre les armes s’ils échouaient. « Nous croyons la paix possible (…) mais un nouvel échec du processus (de négociations) aurait des conséquences négatives pour toute la région », a déclaré à l’AFP, le représentant du Polisario auprès des Nations, Ahmed Boukhari. « Cela pourrait nous pousser sur la voie d’une reprise des hostilités et le Maroc en porterait la responsabilité ».
L’indépendance du Sahara Occidental, une option inenvisageable pour Rabat
Cette rencontre pourrait être le troisième et ultime volet des négociations qui se sont déjà déroulées les 18 et 19 juin et les 10 et 11 août 2007 aux Etats-Unis, mais sans aboutir à des résultats concrets. Depuis plus de 30 ans, le Maroc et le Front Polisario s’affrontent sur la question du Sahara Occidental, une ancienne colonie espagnole annexée en 1975 par le Maroc. Une guerre d’indépendance menée par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, s’est conclue par un cessez-le-feu en 1991. Le mouvement indépendantiste réclame depuis un référendum d’autodétermination.
Les Nations unies ont en effet invité les parties belligérantes à s’engager dans un processus de négociation permettant « l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, dans le contexte des arrangements compatibles avec les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies ». Le référendum proposerait aux Sahraouis de se prononcer en faveur d’un rattachement au Maroc, d’une autonomie sous souveraineté marocaine – la « paix des braves » pour Rabat -, ou encore de l’indépendance. C’est sur ce dernier point qu’achoppe les négociations. Le Maroc s’est officiellement refusé à envisager l’indépendance du Sahara Occidental.