Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, jeudi, à New York, la résolution 1871, prolongeant d’un an le mandat de la Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Cette réunion devait également décider de l’extension du mandat de cette force aux questions des Droits de l’homme comme l’ont demandé plusieurs organisations, mais la France s’y est opposée.
« S’il n’y a pas aujourd’hui de solution politique ou de référendum au Sahara [occidental], c’est principalement à cause de la France ». Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario à l’Organisation des Nations unies, n’a pas mâché ces mots, jeudi, à New York, après une réunion du Conseil de sécurité portant sur le Sahara occidental, vis-à-vis de l’Hexagone. Celle-ci s’est opposée à l’élargissement du mandat de la force des Nations unies au Sahara occidentale (Minurso) aux questions de droits de l’homme.
Le mandat de la Minurso prolongé d’un an
Le Front Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, souhaitait que la surveillance du respect des droits de l’homme soit incluse dans les missions de la Mission de l’Onu pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso). Mais le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est contenté, dans la résolution 1871 qu’elle a adoptée, de prolonger d’un an le mandat de la Minurso, qui arrivait à expiration le 30 avril. Elle a aussi demandé au Maroc et au Front Polisario, qui se disputent depuis une trentaine d’années le Sahara occidental, aujourd’hui occupé par le Royaume chérifien, de « négocier sans conditions préalables et de bonne foi ». Le mois dernier, Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, avait préconisé « des discussions informelles » et des « préparatifs minutieux », avant l’ouverture de négociations officielles. Le Conseil de sécurité soutient cette recommandation. Mais au sujet du respect des droits de l’homme, en raison de l’opposition de la France, il a juste adopté un texte mentionnant la nécessité de « réaliser des progrès concernant la dimension humaine du conflit ».
La France favorable au plan d’autonomie marocain
Pourtant, en mars dernier, un rapport de la délégation ad hoc pour le Sahara Occidental du Parlement européen s’est inquiété de la situation des droits de l’homme qui prévaut dans ce territoire et a suggéré que la Minurso s’occupe de ce problème dans la région. Plusieurs autres organisations, parmi lesquelles l’Ong Human Right Watch, avaient déjà fait des recommandations similaires après avoir dénoncé la situation déplorable des droits de l’homme au Sahara occidental.
Pour justifier la position de son pays, l’ambassadeur de la France aux Nations-Unies, Jean-Maurice Ripert, interrogé par Le Monde, a déclaré qu’il a privilégié « un texte consensuel qui évite les sujets controversés entre les parties. » La France, pro-marocaine, est favorable au plan d’autonomie proposé par le Royaume chérifien en 2007. Cette proposition qui écarte toute idée d’indépendance est catégoriquement refusée par le Front Polisario.
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