Un mois après l’expulsion par le Maroc de membres de l’ONU stationnés au Sahara Occidental, l’Union Africaine a critiqué ces mesures et déploré « qu’aucun progrès n’ait été accompli » sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Après Washington, le Maroc subit les foudres de l’Union Africaine. Un mois après l’expulsion par le Maroc de membres de l’ONU stationnés au Sahara Occidental, l’Union Africaine a critiqué ces mesures et déploré « qu’aucun progrès n’ait été accompli » sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination.
Joaquim Chissano, envoyé spécial de l’Union Africaine pour le Sahara Occidental, a pressé, ce mardi 26 avril 2016, l’ONU de résoudre ce conflit et a critiqué les mesures prises par Rabat envers la mission de l’ONU (MINURSO). France 24 revient sur le conflit entre le royaume et le Secrétaire général de l’ONU, précisant qu’irrité par des propos de Ban Ki-moon sur « l’occupation » du territoire par le Maroc, Rabat a expulsé en mars 84 membres civils de la mission, les empêchant ainsi de remplir leur mandat
Un mois après ce départ, Joaquim Chissano a « déploré » ces expulsions estimant qu’elles « constituaient un très dangereux précédent » pour d’autres missions de paix de l’ONU. L’ancien Président mozambicain a insisté que « le Sahara Occidental peut apparaître comme un petit problème mais n’oublions pas qu’une étincelle peut mettre le feu à la forêt ».
Joaquim Chissano s’est dit « consterné » par cette querelle, soulignant « la frustration croissante dans les camps de réfugiés » sahraouis et les risques d’accroissement des tensions régionales, déplorant « qu’aucun progrès n’ait été accompli » sur l’organisation d’un référendum d’autodétermination du territoire, une des tâches assignées à la MINURSO. Pour lui, « il faut donner au peuple du Sahara occidental l’occasion de choisir librement son destin ».
Pour Joaquim Chissano, le Conseil de sécurité devrait «inclure la protection des droits de l’Homme dans le mandat de la MINURSO, fixer une date pour tenir le référendum et dénoncer l’exploitation illégale des ressources naturelles du territoire par le Maroc. Il estime que l’Union africaine doit avoir un rôle dirigeant de l’Union Africaine pour résoudre le conflit », alors que Rabat la juge partiale.
Le Maroc a pris le contrôle de la majeure partie du Sahara Occidental en 1975 lorsque la puissance coloniale, l’Espagne, s’en est retirée, ce qui a poussé le Polisario à mener une guérilla jusqu’en 1991, année où l’ONU a réussi à obtenir un cessez-le-feu et a déployé la MINURSO.
Rabat, qui a quitté en novembre 1984 l’Organisation de l’Unité Africaine, l’ancêtre de l’Union Africaine, pour protester contre l’admission de la République arabe sahraouie démocratique proclamée par le Polisario, propose depuis 2007 une large autonomie sous sa souveraineté pour ce vaste territoire peu peuplé mais riche en minéraux. De son côté, le Polisario, soutenu par Alger, réclame un référendum d’autodétermination. Le Conseil doit renouveler avant fin avril le mandat de la MINURSO,