La question du Sahara occidental est revenue ces derniers jours et de différentes manières — y compris la plus inhumaine avec la rareté de l’aide alimentaire — sur le devant de la scène internationale.
C’est le projet marocain promis depuis des années et qui ne trouve pas preneur, sauf la France qui l’a accueilli avec une certaine satisfaction bien qu’il se situe en nette contradiction avec le plan de paix de l’ONU qui recommande l’exercice par le peuple du Sahara-Occidental de son droit à l’autodétermination. Ou encore, les accusations franches et dénuées d’ambiguïté portées par les responsables sahraouis contre la France et l’Espagne. Dans ce contexte marqué aussi par la célébration du 30e anniversaire de la proclamation de la RASD (République arabe sahraouie démocratique), l’Algérie, qui a réitéré son soutien à la lutte du peuple sahraoui, a en l’espace de seulement 48 heures, tenu à apporter d’autres éléments liés à sa position.
En ce sens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rendu public hier une déclaration relative aux « derniers développements enregistrés par la question du Sahara-Occidental » soulignant que ceux-ci appellent les précisions suivantes : « L’Algérie a constamment et clairement marqué son soutien à une solution basée sur la satisfaction du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Cette prise de position découle de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité. Les Nations unies ont affirmé et réaffirmé que la question du Sahara-Occidental est une question de décolonisation qui ne saurait trouver sa solution, juste et définitive, que dans l’exercice par le peuple du Sahara-Occidental de son droit imprescriptible à l’autodétermination. Il reste que, contrairement aux autres cas de décolonisation gérés dans le cadre onusien, celui du Sahara-Occidental, dernier territoire colonial africain, reste encore en suspens. Cette gestion a été essentiellement marquée par l’adoption du Plan de règlement de la question du Sahara-Occidental, en vertu duquel la Minurso a été créée et déployée, un cessez-le-feu établi en septembre 1991, et l’identification des participants potentiels au référendum réalisée. A travers sa résolution1495 (2003), le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé le « Plan de paix pour l’autodétermination du peuple du Sahara-Occidental », dit « Plan Baker ».
L’Algérie demeure convaincue que le Plan Baker reste valide en tant que solution politique du conflit du Sahara occidental car il constitue, pour une telle solution, le seul cadre juridique reconnu et validé par la communauté internationale. Fidèle à ses convictions et à son engagement dans la cause de la décolonisation des pays et des peuples coloniaux, l’Algérie continuera d’opposer le plus ferme des rejets à toute manœuvre visant à extraire la solution de la question sahraouie du cadre international et de l’autodétermination. L’Algérie continuera à apporter son aide aux Nations unies et à son secrétaire général, M. Ban Ki-Moon, dans leurs efforts pour aboutir à une solution définitive à la question du Sahara-Occidental, qui oppose, depuis plus de trente années, le Royaume du Maroc et le Front Polisario. Le message est clair. Il y a un plan qui a connu un début d’application avant d’être bloqué, et l’ONU d’ailleurs rappelle-t-on a clairement indiqué qu’une telle situation était le fait du Maroc. Les données sont d’une très grande netteté, et rien ne doit être substitué à ce plan approuvé il y a vingt ans par le Maroc et le Front Polisario.
T. Hocine, pour El Watan