Le leader du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, compte sur la visite à Rabat du secrétaire d’État américain, John Kerry, pour que la situation du Sahara occidental, qui réclame son indépendance au royaume chérifien, évolue.
Les lignes bougeront-elles pour le Sahara occidental grâce à la visite de John Kerry à Rabat ? Le leader du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, l’espère bien. Il a indiqué jeudi espérer que la prochaine visite du secrétaire d’État américain au Maroc, dans le cadre de sa tournée dans la région, favorisera une évolution dans les négociations avec le royaume chérifien pour le règlement de la question sahraouie.
Mohamed Abdelaziz espère également que « M. Kerry puisse convaincre les responsables du régime marocain de libérer les dizaines de prisonniers sahraouis et réaliser une avancée dans le processus des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, pour le règlement de la question sahraouie, conformément aux décisions internationales ». Selon lui, « le gouvernement sahraoui a adressé récemment une correspondance à M. Kerry et lui a communiqué les données relatives aux développements de la question sahraouie et les injustices faites aux populations des territoires occupés ». Il lui a également fait part dans cette lettre du refus du Maroc de se plier « aux décisions de la légalité internationale concernant le règlement de la question sahraouie et le respect des droits de l’Homme ».
Après le Maroc, John Kerry se rendra aussi en Algérie. Les tensions ont été particulièrement vives dernièrement entre Rabat et Alger, en conflit diplomatique au sujet du Sahara occidental. Le roi du Maroc Mohammed VI est allé jusqu’à déclarer mercredi soir que Rabat « n’avait pas de leçon à recevoir de ceux qui bafouent les droits de l’Homme ». Les deux pays ont deux lignes opposées sur la question sahraouie. Rabat propose une autonomie du territoire sous sa tutelle, alors qu’Alger soutient les indépendantistes du Polisario, qui réclament un référendum d’autodétermination.
En passant en revue la position des différentes parties, John Kerry réussira-t-il à dénouer les ficelles de ce dossier complexe ? Rien n’est moins sûr.